[Métisse Sombre-Humain] Shadrak

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Frisson
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[Métisse Sombre-Humain] Shadrak

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I] DESCRIPTION DE PERSONNAGE
Nom : Inconnu.Image
Prénom : Shadrak.
Surnom : Aucun.
Parents : Père sombre, mère humaine. Identités inconnues.
Titre : Inconnu.

Sexe : Masculin.
Race : Métisse Sombre-Humain.
Langues parlées : Commun, Sombre.

Description physique : De taille moyenne, élancé, le plus souvent en vêtements de tissu assez amples. Le visage plutôt doux, il présente bien malgré une parure quelconque. Il suffit de le regarder pour comprendre qu'il n'est pas adepte des combats au corps à corps. La couleur de sa peau légèrement plus cendrée que les sombres, ainsi que celle de ses yeux aux reflets violets trahissent son métissage. Quand on le côtoie assez longtemps, on peut s'apercevoir que sa constitution semble fragile.

Comportement social : Le plus souvent dans sa bulle, il cherche rarement à s'attirer des problèmes ou alors il a une bonne raison de le faire. Il vit parmi les pauvres pour passer inaperçu et dissimuler ses pouvoirs. S'adapte à tous ceux qui lui parleront.
II] FICHE PERSONNAGE
Type de personnage : Secondaire.
Age : Il paraît 20 ans d'âge humain.Image
Archétype : Sans.
Métier : Paysan.
Compétences :
- Combat : Nul, zéro.
- Magie : Il se fait passer pour un magicien élémentaire classique, mais il excelle dans l'art de sentir la mort et de relever les cadavres. Il pratique également toutes les facettes de la magie liée à la nécromancie (altération, affaiblissement, manipulation d'énergie vitale). A appris à manipuler les vortex des portails magiques des passeuses grâce à Demetri Fellmere.

Alignement : Loyal neutre.
Maison-famille : Inconnue.
Clan : Aucun.

Situation financière : Suffisante.
Caractère : Introverti.
Type d’éducation reçue : Noble mais n'en fait que peu l'usage.
Pensée politique : Inconnue.

Croyances : Indécis.
Préjugés : A part le fait qu'il préfère dissimuler la vraie nature de sa magie par crainte de représailles, il n'a aucun préjugé sur les races ou les coutumes à proprement parler.
III] HISTOIRE
Quelque part à Goddard, année 1116…

« Encore un peu, tu y es presque. »

Un amas putride d’ossements gisait au sol, remuant légèrement par la magie qui tentait de l’animer.

« Je n’y arriverai pas ! »

« Tu vas y arriver, cesses de douter de tes compétences ! Tu es mon fils, tu l’as dans le sang. »

Au milieu du charnier où ils se tenaient, une humaine à l’allure élégante et fière observait sa progéniture qui déployait toute son énergie à une opération que la plupart qualifiait de contre nature.

Le « jeune » semblait déjà avoir relevé un cadavre, et s’exerçait tant bien que mal à employer sa magie pour en commander un second. Mais malgré tous ses efforts et les encouragements maternel, la fatigue pris le dessus et les deux pantins s’écroulèrent.

La mère plissait les yeux, tandis que le fils soupirait et présentait un épuisement certain .

« Mère, ça fait des heures que j’essaye, je n’en peux plus. Peut on reprendre plus tard ?»

Elle mit un certain temps à répondre, le fixant assez sévèrement mais sans animosité.

« Je suis désolée, mais le temps est un luxe dont nous risquons de manquer d’ici peu. »

Elle joignit le geste à la parole, un seul mouvement de l’index lui suffit pour dresser trois squelettes autour d’eux, prêt à combattre. Le fils observait l’œuvre de sa mère en silence.

« Les dieux sont sortis de leur torpeur, ils sont en colère. »

« Pourquoi maintenant ? » Répondit il.

« Certainement parce que nous avons su nous débrouiller sans eux, ça leur déplaît. Tu dois pouvoir faire face, tu seras peut être traqué toi aussi.. ou haït pour ce que tu es.»

« Pour ma magie ? » Fit Shadrak, l’air songeur.

« Pour ta magie, et aussi parce que tu es mon enfant. Nous sommes de plus en plus mal vus, la colère divine est pour la plupart de notre faute. »

« Tout ce qu’il se trame depuis quelques temps m’inquiète, Mère. Que vas tu faire ? »

« Je vais me battre pour mon foyer et ma famille. Rien n’est plus important. Quant à toi, tu vivras bien plus longtemps que moi, Shadrak, tu me surpasseras...»

Quelque part à aux alentours de Goddard, année 1120…

« Tu dois t’enfuir d’ici ! Vite ! »

C’est la première fois qu’il sentait autant l’inquiétude dans la voix de sa mère, et qu’il la voyait ainsi affolée.

« Je ne te laissera pas ici ! »

Shadrak tentait de se défaire de l’emprise de sa mère, qui lui tenait l’avant bras en courant, lui forçant l’allure.

« Ne sois pas ridicule ! Tu ne peux plus rien faire ici, tu dois rejoindre ton père et le prévenir de ce qui est arrivé ! »

Une marée sombre de corps en décomposition se dressait devant eux, animée par le son lointain de ce qui semblait être une marche funèbre jouée à l’orgue. Il ne fallut que quelques instants et de brèves incantations pour que la mère ouvre un passage dans l’amas de morts vivants qui leur barrait la route. Une fois assez loin ils prirent le temps de souffler un peu.

« Mère ! Tu dois venir avec moi ! »

Il l’implorait littéralement du regard, sentiment qu’elle ne put réprimer par sa rigueur habituelle. Elle l’enlaça sans un mot, à la surprise de Shadrak qui n’y était pas vraiment habitué. Il put sentir en cet instant combien elle était crispée et fébrile. Il put s’apercevoir à quel point, même si elle ne montrait rien, elle était terrorisée.

« Mère, tu ne peux pas rester… les morts ne nous obéissent plus. » Il avait reprit sur un ton plus calme, moins tranchant.

Elle s’écarta un peu, lâchant un sourire à son fils.

« Ce n’est pas eux qui me font le plus peur mais celui qui commande toute cette armée. Je dois rejoindre ceux qui se battent… et même sans « gardien » à mes côtés, j’ai de quoi me défendre... »

Le cri des engeances les rappela aussitôt à l’ordre, leur moment de quiétude touchait presque à sa fin.

« Je n’arriverai pas à te convaincre. » Se résignait Shadrak, l’air maussade.

Elle l’embrassait sur le front avec toute la tendresse d’une mère prête à tout pour son enfant.

« J’ai souvent considéré que les vivants créaient plus de problèmes que les morts, j’ai souvent été plus proches des cadavres que des bons vivants. J’ai fait beaucoup d’erreurs, mais tu m’as redonné foi en la vie. Les deux ont leur importance, n’oublie jamais Shadrak. »

Il la regardait sans tout comprendre, mais il n’arrivait plus à parler. Un mot de plus, et il se trouverait faible face à ses sentiments. Il se devait d’être fort pour cette femme qui était prête à tout pour lui en cet instant.

« Retrouve ton père à Dion. Il a de quoi t’aider à changer de vie, ou à te procurer de quoi assurer ta survie si la situation empire... »

Il inclinait lentement la tête, les engeances approchaient derrière elle.

« Va, mon fils, n’oublie pas ce que tu es. »

Un moment d’hésitation le séparait d’une mort presque certaine, et d’une vie de fuite remplie d’inconnu. Il ne pouvait la décevoir encore, il se détourna donc de celle qui représentait tout ce qu’il avait jusqu’alors connu d’une famille.

Il prit ses jambes à son coup. Au moment où il jetait un dernier regard en arrière, il put apercevoir le regard déterminé et sincère de sa mère, dont les pupilles se chargeaient de la lueur de la magie qu’elle s’apprêtait à déchaîner.

Derrière elle, plusieurs rochers et débris virevoltaient déjà à la simple pensée qu’elle avait en tête de protéger celui qu’elle avait mis au monde. C’est la dernière image de sa mère qu’il put graver en lui…
Image
Quelques temps plus tard, à Dion...

« Père. » Il saluait le sombre assis face à lui.Image

« Shadrak, ça fait longtemps. Comment vas tu mon garçon ? »

« Autant que possible, sans Mère... »

« Que s’est il passé ? »

Le père marqua un temps d’arrêt pour écouter le récit de son fils, non sans laisser paraître son désarroi. Il reprit après avoir écouté avec attention son enfant.

« C’est une catastrophe ! »

Le sombre soupirait toute son inquiétude et son mécontentement. Il tenta de sauver la face et de rassurer Shadrak au mieux.

« Écoute, si une personne peut s’en sortir là bas, c’est bien ta mère. Les facultés qu’elle a développé l’ont doté de pouvoirs que peu de mortels peuvent espérer posséder un jour. Elle a voulu te mettre à l’abri, et je vais respecter son choix autant que possible. »

« C’est justement à cause de ça qu’elle est en danger aujourd’hui, si j’ai bien compris... »

« Tu l’es peut être également. Goddard a l’habitude des maudits, des magies occultes et de ce qui sort de l’ordinaire. Ici à Dion, le peuple entend rarement parler de ce genre d’évènement, ils sont pour la plupart des paysans… »

« Que dois je comprendre, je ne suis pas le bienvenu ? » Shadrak répondait plus durement à son paternel, qu’il voyait peu voir pas du tout.

Le père fronça les sourcils, mais s’efforça d’être avenant.

« Je ne dis pas ça, je dis juste que tu ne dois pas parler des dons hérités de ta mère, ni même révéler que tu es le fils d’une éveillée. »

« Je suis aussi ton fils, puis je au moins le faire savoir ? »

De nos jours…

« Mon fils… mon cher fils… » 

« Où est ce… où est ce que je suis ? »

Shadrak ouvrait les yeux, il reconnaissait cet endroit comme si il l’avait à peine quitté. L’amas de chair putréfiée en mouvement vers Goddard, l’odeur de la mort, le ciel chargé et l’air ambiant intenable.

Il avançait tant bien que mal, à bout de souffle. Peu à peu se dessinaient les traits d’une femme parmi les corps décharnés des morts vivants. Elle était de dos, il approchait sans l’once d’une méfiance.

« Mère, est ce que c’est toi ? »

Arrivé presque à sa hauteur, il entendit à nouveau sa voix.

« Mon fils ? Mon fils… tu es là. »

ImageL’instant d’après son sang se glaçait, lorsqu’il compris que quelque chose de malsain se produisait sous ses yeux. Au moment où la silhouette se tournait vers lui, l’image qu’il avait gardé intacte de sa mère s’amenuisait en une chose immonde qu’il avait eu l’habitude il y a plusieurs années de plier à sa volonté. Elle tendait la main vers lui.

« Tu es venu ... »

Il bondit en arrière, encore pris d’effroi, refusant de croire que la créature sous ses yeux était celle qu’il avait quitté sur le champ de bataille.

« Tu m’as abandonné... » d’une voix changeante.

L’entité changeait encore, les chairs tombant l’une après l’autre pour décomposer un peu plus l’image maternelle qu’il avait en tête.

« Mon fils… où sont tes gardiens ? Tu n’as pas écouté . »Image

Il écarquillait les yeux, totalement impuissant face à la scène. La créature cadavéreuse devant lui leva la main, déchaînant dans le ciel obscur une quantité de magie à faire pâlir les mages les plus érudits.

« Mon enfant… si tu continues à rejeter ce que tu es, tu finiras par rejoindre ceux que tu refuses de commander ! » reprit l’entité d’un air menaçant, d’une voix d’outre-tombe.

Au moment où elle abattait sa colère sur lui, Shadrak se réveillait au beau milieu de la nuit, le souffle court, en sueur. Au fur et à mesure qu’il reprenait ses esprits, il pouvait s’apercevoir qu’il n’avait pas réellement voyagé, et qu’il était bel et bien dans la chambre miteuse de la petite taverne de Gludin où il résidait depuis quelques temps.

Un autre cauchemar, toujours le même. Il s’effondrait peu après, espérant plus que tout que ce qu’il voyait dans ses rêves n’était qu’un avertissement.

« Je m’en souviens comme si c’était hier. Je n’oublie pas ce que je suis, Mère, mais je ne peux le dévoiler au grand jour pour le moment...»
Dernière modification par Frisson le jeu. avr. 25, 2024 10:16 pm, modifié 11 fois.
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Elhiniss
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Re: [Métisse Sombre-Humain] Shadrak

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Frisson
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Re: [Métisse Sombre-Humain] Shadrak

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Gludin, année 1123...

A la lueur d’une faible bougie, dans la petite chambre qu’il a l’habitude de louer, Shadrak couche quelques mots sur le papier.
Cela fait déjà trois ans que la nécrorage a frappé Goddard. Trois ans que je t'ai laissé là bas, trois ans que je ne sais pas ce que tu es devenue. Le temps file vite mais semble également long sans ta présence, Mère. Voilà que je m'adresse à toi via ce parchemin, sachant pertinemment que tu ne le liras jamais. Et pourtant le fait de pouvoir t'écrire m'apaise, le poids du silence est lourd à porter...

Goddard n'est pas la seule cité à avoir souffert de l'animosité des dieux. Tu avais vu juste... ils sont en colère, leur châtiment touche tout le territoire, toutes les castes et toutes les races. Même à Dion, je ne suis pas resté à l'abri bien longtemps.

Père a été bienveillant envers moi quand je me suis présenté à lui. Il était très affecté quand je lui ai raconté le danger que tu allais affronter, tout en sachant que tu pourrais... ... ... *le dernier mot de cette phrase est rendu illisible*

Je n’avais que peu de souvenirs de lui avant de le revoir et de le fréquenter un moment là bas. Il sert les Draken, mais je crois que tu es déjà au courant. Il m’a confié ses regrets vis à vis de son temps de présence à mon égard, insistant sur le fait que vos deux familles étaient éloignées et que vous aviez envisagé d’un côté comme de l’autre de cesser vos engagements pour que nous puissions vivre tous ensemble. Dommage que le sort en ai décidé autrement. Du peu de temps que j’ai pu passer à ses côtés, il était un bon père. Intéressé par qui j’étais, par ce que j’étais capable de faire, par ce que je pensais et ce que je ressentais.

Mais il y a un point sur lequel je n’ai pas pu suivre ta volonté, Père me faisant la demande opposée. J’ai du me résigner à effacer qui j’étais aux yeux de tous, autant ton fils que le sien, autant sur mon état de nécromancien. Je n’ai plus commandé un mort depuis ce jour où tu m’as vu partir.

Quand Dion dut affronter sa propre incarnation de la colère divine, Père a eu la même démarche que toi et a désiré que je suive l’exode vers un territoire moins touché. Je regrette d’avoir du l’abandonner lui aussi. J’ai suivi les malheureux qui fuyaient vers Gludin, anonyme, fondu dans la masse parmi les désœuvrés. Ceux qui étaient déjà affaiblis ou malades avant notre fuite finirent par être victime eux même de cette course à la survie. Que pouvais je y faire ? Si j’utilisais ne serait ce qu’une légère forme de ma magie pour les apaiser ils auraient deviner d’où je tirais mes pouvoirs… et comme père avait insisté sur le fait que si je dévoilais trop mes capacités je serais jugé de la mauvaise manière par ce peuple étranger à nos compétences, je n’ai rien fait. J’étais devenu un simple mage élémentaire, et j’arrivais à me faire passer comme tel au prix d’une fatigue accrue.

Gludin nous a accueillit tant bien que mal, ils étaient également en proie à une des sept plaies, la grande faim. Ajouter les réfugiés à leur manque de nourriture était une décision pleine d’éthique mais tellement dangereuse pour la stabilité de la ville et de ses habitants. Plusieurs grandes familles ont également suivi l’exode et ont pris des postes importants à Gludin, même les Varka sont ici il semblerait. Je ne sais pas si j’existe à leurs yeux, mais certainement que toi oui, Mère, j’ai plutôt bien fait de suivre les conseils de papa et de me fondre dans la masse. Il semblerait que la plupart remettent sérieusement en cause les éveillés, les accusant de tous les maux actuels de ce monde. N’est ce pas la majorité du peuple qui avait détourné son regard des dieux pourtant ? Je trouve ce jugement envers vous plus que facile…

Gludin n’est pas comme je me l’imaginais. Cette ville est assez cosmopolite, j’ai pu constater la présence de mutants qui semblaient être assez bien acceptés. Tout le monde semble animé par une volonté commune d’aider à endiguer la grande faim, autant les aisés que les plus démunis. La garnison semble débordée, mais tenace dans sa volonté de maintenir l’ordre et la protection des civils, à l’image de leur colonel, le plus gradé actuel apte à les guider. De mon côté, je me suis fait cultivateur… j’aide comme je peux. J’ai fait la rencontre d’une petite paysanne pleine de vie, et j’ai offert mes services pour l’aider dans son champ. Malgré sa fougue débordante elle semble prise par un mal étrange qui la prive d’énergie assez vite. Je n’ai pas osé lui proposer de l’examiner, j’ai peur de sa réaction.

Les fourmis ont été repoussé plus au sud récemment, j’ai décidé de mettre ma magie « élémentaire » à contribution pour soulager un peu le front. Katrina, la petite paysanne, m’accompagne souvent. Elle est douée pour la magie de soutien, mais ne semble pas savoir d’où lui provient ce don. J’ai vu les soldats du front m’observer au combat, ils ont été surpris de ma façon d’utiliser les « éléments ». Je dois être vigilant, ou je serai démasqué…

Malgré tout j’ai envie de faire bouger les choses. L’armée offre des récompenses aux plus motivés, il paraît même que certains peuvent devenir électeurs au conseil de la ville. Peut être une bonne manière pour moi d’apporter ma touche dans les hautes sphères en restant invisible aux yeux des puissants ? Qui sait ce qu’ils me feraient si ils savaient qui tu es, Mère ? Mais je ne peux me résoudre à ne rien faire, l’attente est intenable… je n’attendrai pas de perdre cette vie en inaction alors que mes parents risquent la leur, ou l’ont peut être déjà trop risquée…

Qui plus est, ce n’est pas en attendant que je pourrai vous retrouver. Je dois suivre l’effort commun, il est aussi de mon devoir d’agir. A mon tour de prendre des risques.
Image






Il se relisait, le regard sombre en parcourant certaines phrases, le visage crispé. Un long silence puis un soupire après, la main qui tenait le parchemin l’enflammait d’un bleu inquiétant. Il grimaça légèrement, faisait virer la couleur peu à peu sous l’effort en une flamme orange éclatante.

Un simple sentiment traversa son esprit en fixant le feu consumant ses pensées couchées sur le papier, celui d’un changement, sa décision était actée.
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Re: [Métisse Sombre-Humain] Shadrak

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COUTEUSE DÉCISION

« Ils sont à nos portes ! Ils sont à nos poooortes ! »

« Tsss ! Encore... »
Voilà qui résume bien mes journées depuis un moment. La seule opportunité qui s’est offerte à moi pour aider Gludin m’aura conduite ici, aux portes de la fin d’une existence.

ImageBonjour Mère. Cela fait un moment que je ne t’ai pas écrit, non pas que je n’en avais pas l’envie mais surtout je n’en avais pas le temps. Il s’est passé bien des évènements depuis ma dernière « missive ». La dernière fois, j’étais plein de bonne volonté à vouloir aider à faire avancer les choses dans l’espoir de vous retrouver un jour, père et toi. Aujourd’hui je suis mitigé.

La ville fit appel à des mages volontaires pour une mission dangereuse vers Gludio. Tu me diras, quelle mission ne l’est pas aujourd’hui ? Sur le papier ça avait l’air facile, nous devions ouvrir un portail entre Gludin et Gludio pour permettre l’évacuation d’une partie de la population. Étrangement pourtant, j’étais le seul à m’être présenté à la caserne pour répondre à cet appel. L’entretien qui plus est s’est déroulé face à une Draken. Sur le moment j’ai eu peur d’être démasqué puisqu’elle voulait des détails sur mes compétences, ainsi que sur moi, et j’ai été un peu rude envers elle. On aurait dit un entretien militaire et même si je comprends qu’ils ne doivent pas faire confiance à de parfaits inconnus, c’était gênant… bref, avec les quelques ruses habituelles ma couverture de mage élémentaire était sauve.

Le soir même nous partions pour escorter Demetri Fellmere. J’avais la tâche de l’assister une fois à Gludio pour maintenir le portail. Je passerai les détails inutiles du trajet pompeux et rédhibitoire, mais une fois à Gludio les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Le groupe d’individus avec qui j’ai fait la route, qui semblait en être à quelques excursions déjà, contenait des divergences d’opinions ou même d’éthique au point de faire éclater une joute verbale en plein milieu de la place.

Je pense que tu peux aisément imaginer la réaction des Gludionnais, déjà pour cette arrivée marquante et les échanges qui suivaient. Je ne savais plus trop ou me mettre tellement nous étions dévisagés par les habitants et soldats sur place.

Autre déconvenue, une fois le portail ouvert Demetri sollicita l’aide d’un mage pour le maintenir. Ma seule et unique raison d’être ici en cet instant, et je compris quelques moments après que je devrais le maintenir seul le temps qu’il retourne à Gludin pour stabiliser la boucle. J’étais loin d’être prêt à ça, et il avait déjà sauté dans le portail…

ImageLes secondes qui suivirent furent tellement longues. Le flux de magie aspirait mon énergie à une rapidité si déconcertante, que ma petite combine pour camoufler la nature de mes pouvoirs était compromise. Heureusement pour moi, dans un sens, que l’attention globale était tournée vers les houleux protagonistes du groupe de l’escorte, même si leurs cris me déconcentraient un peu. Après un certain temps et peut être en voyant que c’était difficile à gérer tout seul, un membre des loups de fer fit venir plusieurs mages de la ville pour m’aider à maintenir le vortex.

C’était moins une, mais personne du groupe ne semblait s’en soucier à part moi. Je ne me souviens plus trop des évènements ensuite, je les ai vu repartir je crois. Peut être que certains sont restés un peu plus longtemps que d’autres, pour ma part j’étais trop faible pour faire quoi que ce soit d’autre. Je suis resté me reposer pour aider encore un peu le lendemain, ce fut mon erreur…

A mon réveil, j’avais dormi plus que de raison, le portail m’avait bien affaiblit. Je crois que je suis resté assoupi plus d’une journée, et quand j’ai voulu repartir le vortex était rouge… le lien avait cédé. On m’a expliqué que des interférences avaient eu raison du lien, mais qu’une partie de la population a quand même pu être évacuée.

Voilà comment je suis resté piégé à Gludio. Aujourd’hui, je défends autant que possible cette ville aux côtés des forces présentes. Ils me protègent car ils croient vraiment que je suis un mage élémentaire, en feraient ils autant si ils savaient ce que je suis réellement ? L’alliance en place des loups de fer et des bois-venteux fait preuve de ténacité et de courage dans leur désespoir, mais ce n’est plus qu’une question de temps maintenant.

ImageLes mutants nous ont acculé chaque jour de plus en plus, et chaque jour je me dis que je vais peut être devoir montrer ce que je suis pour sauver ma vie, si toutefois j’y parviens… Nous n’avons aucune nouvelle de Gludin, je ne sais même pas si ils se sont aperçus là bas que je n’étais pas revenu.

Voilà un constat amer, ils se sont servis de moi, de ma volonté du moment d’aider. C’est peut être ma faute, qui se soucierait d’un parfait inconnu tout à fait distant et renfermé ?

Il n’y a que pour une seule personne pour qui j’éprouve un peu de tristesse aujourd’hui, car là bas je ne manquerai pas, mais elle, elle cherchera après moi parce que je n’ai pas eu le temps de la prévenir de l’aide que j’allais apporter à la ville. J’aurais peut être du rester à l’aider là bas dans ses champs, ça m’aurait éviter de mourir ici dans un avenir proche. Elle croira certainement que je suis partis, tout simplement, sans prévenir.

Katrina la petite paysanne, pourvu qu’il ne lui arrive rien, que les bandits la laissent en paix, et qu’elle ne perde pas trop de temps à me chercher en vain…

« Ils sont à nos pooooortes ! »

Je viens de les entendre à nouveau. Je dois y aller. Je brûlerai ces mutants un par un tant que je pourrai user de cette magie, Mère, qu’ils n’y voient qu’un feu ardent quand ma flamme est aussi glaciale que la mort me réjouit un peu… peut être que j’y survivrai.
Dans la pénombre de la petite chambre où il se trouvait, une flamme bleue glaciale consumait le parchemin peu à peu, comme il avait pris l'habitude ainsi "d'envoyer" ses missives à sa mère... puis il saisit son bâton, et c'est une nouvelle épreuve qui l'attendait.
Frisson
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Re: [Métisse Sombre-Humain] Shadrak

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Bonjour Mère, aujourd’hui je reprends la plume pour t’écrire. A nouveau, beaucoup d’évènements se sont déroulés depuis mes derniers mots pour toi.

J’étais pris au piège à Gludio, encerclé par les mutants, mais grâce à l’aide de la famille et d’un vieux parchemin de téléportation poussiéreux, j’ai pu m’échapper. J’ai pu retrouver Katrina, la petite paysanne, elle s’était inquiétée pour moi. Elle était tellement énervée qu’on m’ai un peu oublié là bas qu’elle a faillit me faire jurer de ne plus jamais les aider, avant de connaître mes raisons surtout vis à vis de toi.

Peu de temps après mon retour sur Gludin, la menace des mutants s’est amoindrie. Un groupe de héros nommé l’académie tente de faire le ménage vis à vis des plaies pour libérer le continent, la peste jaune est pratiquement éradiquée suite à leurs actes. Ils ont une espèce de voyante qu’ils appellent l’oracle. J’avoue, j’ai proposé de les rejoindre par pur égoïsme au départ, dans l’espoir de pouvoir te retrouver au plus vite. Je me rends compte que ce ne sera pas si facile, et j’ai décidé de les aider au mieux de mes disponibilités ou compétences.

L’oracle, elle voit des choses troublantes, sur moi, sur toi, elle alimente mes espoirs et mes craintes… bien qu’elle ne puisse tout voir, ou aussi vite que je le voudrais. Je crois qu’elle a vite deviné pour la magie que je manipule et étonnement elle n’a pas montré de signe de rejet, ni même de dégoût. Katrina aussi est passée devant elle sur mes conseils, elle possède une marque étrange sur la nuque qui semble l’avoir guérie d’un mal sombre quand elle était jeune. Cette marque l’affaiblie souvent, mais l’oracle lui a assuré qu’elle ne mettait pas sa vie en péril.

En parlant de Katrina, je lui ai dit pour ma relation avec les morts. Elle avait le droit de savoir qui elle fréquente, et surtout que je pouvais devenir un problème si ça se savait. De manière étonnante, elle a trouvé la chose plutôt impressionnante. Elle me fait rire, elle prend tout de manière positive, c’est un don qu’elle possède en plus de cette magie qu’elle semble tirer de sa marque. J’avoue que la vie loin de toi, Mère, semble moins pesante quand elle est là.

A part le travail au champ avec la petite paysanne comme je l’appelle, je n’ai pas trop d’interactions avec les autres si ce n’est quelques échanges verbaux. Leur politique ne m’intéresse pas vraiment, et jusqu’à maintenant j’évitais de faire trop de vague suite aux conseils de Père. Je m’intéresse quand même aux rumeurs en ville, ou à l’académie, histoire de rester dans le coup si besoin.

ImageD’ailleurs, mon dernier « coup » aura faillit me tuer. Gludin et Gludio étant libre et en pseudo alliance si j’ai bien suivi, l’académie a missionné un groupe de héros pour amener des vivres à Gludio et restaurer les portails entre les deux territoires. Tout aurait pu se passer sans embûche, si la politique fragilisée entre Oren/Aden et les Elmoriens n’avait pas fait l’affaire d’un certain Architecte qui semait le chaos par ses actes. Ce dernier n’a pas vu d’un très bon œil que je sois présent dans le convoi pour rouvrir le portail entre les deux villes, et m’aura lâchement poignardé dans le dos au nez et à la barbe de tous mes compagnons de route.

A ce moment là j’ai vu ma piètre existence défiler, j’entendais Katrina hurler son désespoir et tenter d’arrêter le sang… si il n’y avait pas eu des soigneurs pour l’aider je ne serais peut être plus de ce monde. J'ai tout de même pu continuer pour délivrer le lien du vortex à la passeuse de Gludio, mais c'était in extremis. J’ai par la suite repensé à mes cauchemars, et à tes paroles envers moi, Mère. Dans mes cauchemars tu me conjure d’user de ma magie et de progresser sous peine de rejoindre les morts que je refuse de commander, et quand nous nous sommes quittés tu m’as demandé de ne pas oublier ce que je suis. J’ai commis l’erreur d’ignorer tes mises en garde, et ça a faillit me coûter la vie.

Aujourd’hui je suis guéri, après une convalescence assez longue. J’ai jusqu’ici soigneusement éviter les grandes figures pour ne pas me faire reconnaître, à l’image du Comte Ranji Varka qui se trouve à Gludin, mais ce sera de moins en moins utile de me faire discret. Le front s’est déplacé à l’est, la légion ardente progresse. Je ne sais pas comment l’académie va gérer cet ennemi, mais il est clair que les vivants auront beaucoup à perdre si ils combattent ces légionnaires. Soit je continue à me faire passer pour un mage élémentaire et si on me demande de combattre un légionnaire avec de l’hydromancie je risque encore d’y passer, soit… le moment est peut être venu pour les morts de joueur leur rôle, et pour moi de les guider.

Quoi qu’il en soit, je ferai le nécessaire pour tenter de te secourir au plus vite… j’espère que tu tiens bon…

A bientôt.
Dans la pénombre de la petite chambre où il se trouvait, une flamme bleue glaciale consumait le parchemin peu à peu, coutume qu'il avait désormais pour habitude afin "d'envoyer" ses missives à sa mère...

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Frisson
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Re: [Métisse Sombre-Humain] Shadrak

Message par Frisson »

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A la lueur d’une faible bougie, dans la petite chambre où il a l’habitude de s'isoler, Shadrak couche quelques mots sur le papier.
Bonjour Mère,

Cela fait un moment que je n'ai pas pratiqué ce petit rituel pour tenter de communiquer avec toi. Bien des choses ont évolué...

La légion ardente n'existe plus, ou tout du moins elle subsiste encore dans de petites poches éparpillées qui ne représentent plus un quelconque danger pour le continent. Du peu d'instant où j'ai pu participer aux efforts de l'académie contre les légionnaires, ma contribution m'aura amenée de nouvelles déconvenues.

J'ai caché ma véritable identité au plus grand nombre, craignant d'attirer les foudres de certains acteurs de la reconquête puisque toi, Mère, tu es une des premières éveillées. Mais des éveillés aujourd'hui, l'académie en est remplie. Il semblerait que les dieux s'amusent d'un nouveau jeu, celui d'avoir élu des champions parmi les "héros" de la reconquête. Quel est donc ce plan diabolique ? Les dieux voient ils en eux d'éventuels agents divins en remplacement de ceux déjà vaincus ? Ils sont tous prêt à s'incliner devant les êtres divins qui ont fait basculer ce monde dans le chaos et le sang! J'ai du mal à comprendre, mais qui suis je pour juger ?

J'ai voulu aider comme je le pouvais, une mission de l'académie pour les non éveillés. Comme les légionnaires sentent les éveillés nous passerions inaperçus. La reprise de Dion était l'objectif final, mais notre mission à cet instant était de détruire des piliers qui régénéraient les troupes de la légion ardente. La mission fut un succès malgré le danger, et c'est alors que j'ai pu constater... tout ce pouvoir qui montait à la tête de certains nouveaux éveillés. Ils nous ont pris de haut, ils nous ont jugé inférieurs... ils voulaient que nous obéissions à la moindre de leur parole. Leur haute estime d'eux même était telle qu'une brute épaisse a abattu sa lame sur moi et bien faillit me couper en deux au sein même de l'académie, tout ça parce que je lui tenais tête. C'est à ce moment précis que j'ai appris que c'était un crime sans nom pour un éveillé de s'attaquer à un être qui ne l'était pas. La brute fut jugée, et moi j'ai obtenu des excuses mais sa démesure est toujours présente, j'en suis certain.

De mémoire je ne t'ai jamais vu si hautaine, si malveillante envers ceux qui n'avaient pas obtenu l'éveil, Mère. Néanmoins, ils ne sont pas tous à blâmer. Vu mon lien avec la famille Draken, ils ont jugé bon d'assurer ma protection et c'est une fois Dion libérée que j'y ai trouvé refuge avec Katrina. Notre relation n'a pas évolué pour l'instant, même si j'avoue que la savoir près de moi apaise mes journées. Elle aide aux récoltes à Floran, elle s'est montrée très persuasive dans son domaine et s'est faite obéir de quelques paysans... elle m'étonnera toujours. Je vais souvent la voir, mais mes pensées sont bien souvent occupées par toi et le moyen à trouver pour pouvoir te rejoindre.

Les Draken ont un vieux mage ronchon avec eux, un certain Archibald qui connait toutes les ficelles, voir plus, de mes "dons"... puisqu'il pratique également. J'étudie parfois avec lui, quand il a du temps à m'accorder. J'ai réussi grâce à lui, Mère, je peux relever plusieurs gardiens en même temps désormais... sans pour autant être éveillé. Pourtant, je sais qu'ils ne me seront d'aucune utilité si je veux te rejoindre... à Goddard les morts n'obéissent qu'à la "marche funeste" au son de cette musique inquiétante. Je songe à mêler deux magies qui pourraient me permettre de rendre mes gardiens habités et donc contrôlables là bas... mais je dois d'abord en parler à Archibald. Relever les morts est déjà contre nature, y lier une âme des abysses encore plus. Je ne sais pas encore si j'y parviendrai, mais je pense devoir demander l'autorisation à la déesse Shilen. Je sais la prier, je n'ai pas oublié les enseignements de Père, si peu nombreux étaient ils. Peut être qu'Elle m'écoutera ? Peut être que réviserai ma vision des dieux si tel est le cas...

A part Dion, Giran puis Heine ont été libérées. Maintenant l'académie cherche à monter vers le nord mais ils se heurtent à d'autres problèmes que les plaies divines, qui n'en sont pas moins gênants. Entre des extrémistes fanatiques et des démons en pagaille, entrecoupés de pirates morts vivants... chaque problème résolu en amène d'autres. Depuis que je suis à Dion je suis tranquille, mais je doute pouvoir rester ici bien longtemps. Dès que le marteau de voute ou les larmes célestes seront derrière nous, ce sera surement au tour de Goddard alors je bougerai.

Pour l'instant je n'ai pas de nouvelle de Père, mais je garde un petit espoir qu'il soit toujours... là, comme pour toi. Je ne suis pas encore retourné voir l'oracle, elle a peut être vu de nouvelles choses te concernant, peut être devrais je commencer par là.

En attendant Mère, si tu reçois ces pensées, sache que je ne t'oublie pas... tu me manques... sois prudente si tu es toujours dans ton combat.

Shadrak.

Dans la pénombre de la petite chambre où il se trouvait, une flamme bleue glaciale consumait le parchemin peu à peu, coutume qu'il avait désormais pour habitude afin "d'envoyer" ses missives à sa mère...
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