Par où commencer ? Cette soirée a été tellement particulière, que je n'arrive pas à dormir. J'ai espoir que si je couche sur papier tout ce que j'ai en tête, je pourrais de nouveau retourner me reposer dans ses bras...
Mon père m'a retrouvé. Je ne sais pas comment, j'ai été discret tout au long de cette année, et pourtant... Il a envoyé des hommes pour nous mettre un coup de pression, et je dois avouer qu'ils ont mis le paquet. C'était finement mené, et si Bubu n'avait pas autant confiance en moi, en nous, il aurait eu matière à se barrer. Je ne suis pas tant étonné qu'il n'ai pas fait directement le déplacement lui-même, par contre, je suis étonné qu'il soit aussi patient. Mais je suis réaliste, je sais qu'il finira par se lasser de ce petit jeu, et qu'il viendra. Ce jour-là, peu importe ce qu'il me proposera pour la suite, je sais que je n'aurais pas la force de m'y opposer. Il a beau être loin depuis tout ce temps, son emprise sur moi n'a nullement changé, je le sais, je le sens. Il reste ma plus grande peur, que je sois éveillé aujourd'hui n'y change rien. Je redoute que cette histoire n'ai pas d'issue joyeuse...
La dernière soirée, il y a eu une vente aux esclaves. La petite Sébi a été enlevé et est retournée dans les lots en vente. Avec Dame Agnès, on s'était mis d'accord pour que je fasse une offre, afin de pouvoir l'affranchir ensuite, et lui rendre une liberté visiblement bien méritée. Sauf que ça c'est pas passé comme prévu... Ses cons de "parents" adoptifs ont débarqués comme des fleurs, alors que j'avais tenté de voir le "père" plusieurs jours auparavant, sans jamais avoir de nouvelles. J'ai tenté de gagner la vente, pour qu'elle n'ai pas a retourner avec eux, mais on m'a dit de laisser tomber. Plus la vente aurait duré, et plus sa santé aurait décliné. Je suis vraiment navré pour cette petite, j'aurais aimé l'aider. J'espère pouvoir faire plus quand elle ira mieux.
Assez de déprime, parlons choses plus agréable ! Pendant cette vente, il y a eu un autre lot... Une petite fille. Elle pleurait et tremblait comme une feuille. Je ne vais pas mentir, j'ai beau être un cœur de pierre, je n'ai pas pu rester sans rien faire. J'ai imaginé ce qu'elle avait pu subir, malgré son jeune âge, et j'en ai presque eu la nausée. Je me suis peut-être un peu trop vu en elle... J'aurais tant aimé qu'on vienne me sauver, moi aussi. Mais passons ! J'ai gagné l'enchère, et j'ai pu la faire affranchir peu après. Elle est libre. Avec Bubu, on a décidé de la garder un peu avec nous, et si elle se plaît dans sa nouvelle vie, alors on songera à l'adopter officiellement. On l'a appelé Cristal. Dame Agnès et Sir Zelbel avaient l'air persuadé qu'on serait parfait pour elle, puisse-t-il avoir raison. Bubu et moi, on part en terre inconnue pour le coup, l'un comme l'autre, on y connait rien en enfant... Mais comme il a dit, au pire, on a Deirdre, et sa mère à lui. On va y arriver. On a pas le choix de toute façon, son bonheur est en jeu.
On a passé une grosse partie de la fin de soirée à discuter. Bubu m'a rassuré, apaisé, et forcément, le sujet du nom de famille a finit par venir sur la table. L'un comme l'autre, on a décidé d'abandonner le notre, alors je me suis demandé comment on allait faire si on devait adopter Cristal. Bubu a dit qu'on pouvait toujours s'en créer un, mais j'ai pointé un autre problème. Pour porter le même, il fallait être marié... C'est pas la première fois qu'on en parlait. Au tout début de notre relation, je lui avais avoué que j'étais marié à une femme, même s'il a pas eu tout les détails d'entrée. Par la suite, il m'avait avoué qu'il aimerait m'épouser, mais qu'on avait le temps de voir passer les années. Je suis resté la dessus, qu'il voulait attendre, et pourtant, quand je lui ai parlé que j'avais contacté ma femme pour divorcer, il avait l'air heureux. Mais ce soir, il m'a fait sa demande. Il avait l'air sûr, déterminé, même si ému et stressé. Pour le romantisme, on repassera par contre, à poil, dans notre bain. Mais c'était le moment d'après lui, et puis... Faut avouer que ça nous ressemble, brut, sans fioritures... Pouvait il en être autrement pour deux gros bourrins ? Evidemment, j'ai dis oui et plutôt deux fois qu'une. Depuis mon éveil, je sais que nos destins sont liés, qu'on ai fait pour vivre et mourir ensemble. Et puis au moins, tout le monde verra qu'il m'appartient ! Pour le coup, il m'a bien surpris ce petit con, j'ai rien vu venir... Moi qui ai le besoin de tout contrôler, on peut dire qu'il a renversé la vapeur... Mais c'était agréable, pour une fois. Je crois qu'il me ramolli !