Chapitre 7: L’espoir fait vivre
Luirka....luirka....
Une voix profonde me sort de mon sommeil cauchemardesque. J'ai mal partout autant physiquement que psychiquement. Il y à trop de lumière, et je distingue une silhouette grande et verte. Korg' c'est toi ?
Il me demande comment je vais. J'arrive à lui raconter l'histoire entre pleur, colère et souffrance. Il tente de me consoler et me raconte une partie de son passé, lui aussi à souffert... Il me dit de me relever et d'avancer, c'est la seule chose que l'on peut faire pour ne pas sombrer. Je lui demande si au moins mes actes non pas empêché la création d'un remède. Non pour l'instant c'est la langue utilisée sur les manuscrits qui pose un problème. Je me renseignerais auprès des mutants, c'est le moins que je puisse faire. Je l'enlace et repart à ma tente, il faut que je mette de l'ordre dans mes idées. Je m'allonge sur Naguinie et regarde l'horizon comme tous les soirs depuis que j'attends Celh.... Cependant j’ai une pensée de la veille… Il n'est pas dans la cité pourquoi... Ou est-il ?
Je supplie ma louve de le chercher, elle à l'air de comprendre et se met à courir, j'enfourche mon cheval et suit la piste. Nous arrivons à Gludio devant l'appartement D'Aria... En cendre... Mizuriel… qu'as-tu fait ? Je commence à m'écrouler à nouveau, mais Nagui’ vient me ramener à la réalité. Elle veut que je la suive, elle n'a pas perdu la piste. Nous nous dirigeons vers Cruma. J'ai une impression de déjà-vu. C'est le même parcours qu'hier... Non Celhian !!! Je tire les rênes et siffle ! Vite direction Giran ! Faite qu'il ne soit pas trop tard. Sur la route je trouve un feu de camp, les braises sont encore chaudes, et au sol je vois des éclats cristallins. C'est lui ! J'essaye d'utiliser mon sens animal, à mon nez je n’ai que l'odeur de la cendre. Heureusement ma compagne de voyages à flair hors du commun, et je repars au galop. Je croise un cheval effrayé à contre sens. J'accélère ! Au loin, je vois une silhouette blonde longiligne qui se rapproche de la légion ardente. Je passe devant pour arrêter sa course et met le pied à terre. Son regard est vide, il semble sur le point de s'écrouler, parlant de le vide. Je le gifle puis l'enlace, mais pas le temps pour les retrouvailles ! J'entends des grognements, les légionnaires de feu commencent à s'animer et venir vers nous. Je prends l'elfe avec moi et m'éloigne au plus vite de cet enfer.
Il est contre moi, gémissant de douleur et de tristesse, tremblotant et affaibli. J'essaye de l'apaiser, et j’y apposa ma main pour effectuer un soin shamanique, il partira rejoindre les bras de Morphée.
Je trouvais un petit coin tranquille, dans une forêt, près d'une rivière pour laisser mes fidèles compagnons se désaltérer et reprendre des forces bien méritées. Je pose Celhian au pied d'un arbre pour faire des soins d'urgence. Il m'explique qu'une voix l’a attirée en ces lieux, elle lui promettait pouvoir et vengeance. Est-ce l'ancien ? A ces explications je comprends que non, plutôt l’agent divin des légions ardentes qui l'a déjà combattue autrefois. Que veut-il vraiment, pourquoi vouloir corrompre Celhian ? Et pourquoi l'ancien se trouve dans les mêmes terres ? J'enlace mon amour, j'ai enfin réussi à faire quelque chose de bien. Sur notre peau une douce brise familière nous enveloppe et nous réchauffe comme une caresse lointaine pleine de promesse. Le pauvre elfe retombe de fatigue et nous rentrons tranquillement à la tente. Je lave et soigne son corps, et je viens me blottir à ses côtés pour réchauffer nos âmes meurtries.
J'ai enfin sssauver quelq'un
Le lendemain, nous partageons nos peines et nos espoirs. Nous nous consolons dans la luxure. Puis nous parlons de notre vision de l'avenir. Il me propose de m'anoblir. Je soupire... Car oui c'est la seule solution. Je n'aime pas la noblesse mais, il faut utiliser ces codes pour la changer. Mais je ne renierais jamais mes principes et mon histoire. Je suis et resterais avec le peuple, et resterais fière de tous les noms, de tous ce qu’ils m’ont apportés. Je ne renoncerai plus à rien. J'utiliserais le nom et les titres de Maev'ar, de Duffthug et bientôt de Fellmere et plus si cela me permet d'atteindre mes objectifs. Aujourd'hui ma priorité est d’aider les mutants, et demain celui de libérer tous les rejetés et opprimés qui veulent œuvrer pour un avenir meilleur.
Celhian me demande de nombreuses fois si je suis sûre de mes choix. Je serais une luciole pour les uns, brillante et lumineuse en ces temps sombres. Et je serais une vipère pour les autres, fourbe et déversant du poison pour voiler leurs sombres espoirs malsains.
J'entends de l'agitation dehors Naguinie ne grogne pas. Cela ne peut être qu'elle. La devant ma tente : Mizuriel.
Je prends le chemin du fort Sud. Je suis accueillie sous les murmures et les questionnements. Epak me reçoit et je vois avec lui ce que les mutants cherchent à obtenir. J'en apprend un peu plus sur eux et je me propose de rester chez eux le temps de trouver une solution à leurs demandes. Ils m'accepterons rapidement en leur sein. Je leur apprendrai ce qu'ils veulent et à mon tour je m'enrichirai de leur savoir et leur culture, à commencer par la langue bestiale qui me perturbe depuis ma transformation.
Le jour des négociations est arrivé. Je me dirige vers Gludin et là j'apprends qu'un procès prendra le temps et la place de ces dites négociations. J'assiste à cela et je vois la mascarade, prendre autant de temps pour si peu... Je comprends l'accusation mais il y a d'autre problème plus urgent à régler que les guerres intestines entre noble.
J'arrive quand même à voir Vasgo, et le remercie lui et ses généraux de l'attention qu'il porte aux mutants et à moi. Il m'a semblé soucieux de moins bien être.
A la sortie du lieu, je croise Nath' et Sebi'. Je suis un peu honteuse et tante de m'expliquer. La conversation restera légèrement froide mais elle fut constructive en espérant que l'avenir ouvre les yeux à tous et puisse nous réunir.
Je passe la majorité de mes journées avec les mutants, mais ce matin je reçois une lettre directement au fort. Les nouvelles me donnent de l'espoir et je suit les indications. Au point de rendez-vous, je vois Mizuriel.
Nous suivons une piste sanguine qui nous mène à un temple abandonné en plein territoire arachnides. Nos pas sont lourds à cause des spores, et l'odeur de sang se fait de plus intense. Au milieu de la bâtisse une vision d'horreur souffre à nos yeux, une salle de torture morbide, immaculé de sang. Dans cet enfer rouge, une légère voix, un survivant. Nous le libérons et apprenons qu’une jeune fille s'est échappée. Nous lui donnons un parchemin et suivons cette nouvelle piste. Ma discrétion ne me permet d'éviter toutes les araignées mais nos assauts ont raison d'elles.
Nous retrouvons Aria, son corps est squelettique. Nous la prenons avec nous, les larmes aux yeux et l'emmenons en lieux sûr. Nous la nourrissons pour qu’elle reprenne des forces, mais sans savoir si elle est bien elle-même. Je me prépare à la tuer si besoin. Mon corps tremble, les larmes coule, mes poings sont tellement serrés que les ongles rentrent dans ma chair, un filet de sang perle de ceux-ci. Elle reprend connaissance. C'est bien elle... Je m'écroule de soulagement... Mon cœur se remplit de bonheur...
Je t'aime Aria, je ne veux plus jamais te perdre
Aria nous apprend que l'ancien c'est rendormi... Mais pour combien de temps ?
Nous allons voir le père de Mizuriel. Un être mystérieux, qui nous toisera et nous testera. Mais il est fier de nos prestations. Il accordera à sa fille son vœu : celui de redevenir entière.
On rentre tous les trois à la maison mais où ? Nous entrons dans un lieu secret, mystérieux et racontant un passé sombre. Je discute avec ma famille, et elle n'est pas d'accord avec toutes mes décisions, mais elle me laisse me faire mes propres expériences et évoluer. Je dois me découvrir, me compléter et me faire confiance. Je veux utiliser toutes les cartes que je possède pour créer un monde meilleur, un monde uni ou seuls les actes seraient jugés et pas l'apparence. Je veux créer un monde où Aria sera heureuse et libre. Et j'espère que sa mère pourra marcher à nos côtés.
Je sssuis Luirka la ssshaman ssserpent. Mon feu vous réchauffera comme il vous brûlera et mes magies et mes sucs vous sssoignerons autant qu'elle vous empoisonerons
Nous repartons sur la route. Nous nous retrouvons dans un appartement. Mizuriel part chercher quelqu'un. Elle fait entrer un homme dans la maison je reconnais Celh’. J'arrive et elle lance une phrase particulière. Je comprends le test, et entre dans le jeu. Cela fut très dur pour l'elfe et pas des plus concluants… Mais je saurais lui faire comprendre les choses essentielles en temps voulu. Nous profitons de la soirée pendant que les filles partent pour une réunion particulière qui ne sera finalement que peu concluante également. Aria ne rentre pas profitant de sa liberté retrouvée. Je termine la soirée avec Celhian et je tombe de fatigue, blottie dans ces bras.
On est enfin réunis
Je repars le lendemain pour le fort. Ainsi que les jours suivants. Ils ont besoin de moi.
Nouvelle demande de l'académie. Allons y faire un tour, on ne sait jamais. La menace arachnide se fait oppressante mais il n’y a pas que ça. L'ancienne la Kamelle de la tour, qui préparent le remède, fait aussi débat. Il parle aussi d’Aria mais je vois qu'elle est enfin bien accueillie.
Des groupes se sont formés. Je me suis proposée pour aider au remède, c'est là que je serais la plus efficace, car les actions à la tour de Cruma m'intéressent également. Ssun' doit s’y rendre, je lui demande de me faire un contre-rendu.
Nous voici au laboratoire de Korg' avec lui évidemment Ado' Nath' et moi. Nous faisons en sorte de mettre nos tensions de côté avec Nath'. Elle aidera Korg' pendant que moi et le dragonnier nous nous chargerons des cristaux de mana de magie de feu. Je me rends compte que je ne suis pas très efficace pour ça mon feu n'est pas assez puissant. Mais nous faisons ce que nous savons faire de mieux. Je vais insuffler mon mana et renforcer le corps d’Ado' pendant que lui changera les cristaux. Ce fut une grande réussite. Korg' confectionna des préparations qui devront infuser toute la nuit. Nous croisons les doigts pour que cela marche. Nath' me laissa lui délivrer un soin pour une douleur du à sa tâche répétitive. Puis nous repartons chacun à nos occupations.
Je retourne à l'académie voir si les autres équipes sont revenues faire leur rapport. Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je suis tombée sur Aria ! Elle avait passé le test, elle était officiellement une héroïne je la félicite et la sert dans mes bras.
Il vous fallait une preuve la voisssi
Je fais la connaissance de Kal' un autre dragonnier. Mais la, Kada' arrive affolée, porteuse d'étranges nouvelles. La Kamelle de la tour à des propos étrange : elle fait des expériences sur les mutants, et elle veut prendre aussi des non mutants comme cobaye. Il me faut des réponses, Core se trouve dans la tour, tous les mutants courent un risque. Une petite équipe se réunit : Aria, Kal' Kada' Soso' et moi. J'apprends que Ssun' n'a jamais fait sa mission. Que mijote-t-elle ? Pas le temps de réfléchir à ça, je prends la direction du marais.
Arrivé là-bas nous essayons de négocier l'ouverture de la porte avec Umil'. Nous utilisons des stratagèmes peu conventionnels. Jusqu'à ce que Soso' aille trop loin et sépare son âme de son corps. Par chance la Kamaelle soi-disant dangereuse, réussira à la sauver. Mais malgré son geste altruiste la paladine continue les menaces. Nous sommes sommés de partir ou les défenses de la tour s’abateraient sur nous. Tout le monde part, mais il me faut des réponses. Je joue franc jeu et reste devant la porte malgré les risques. La franchise m'a permis de rentrer. Je découvre alors le laboratoire de la scientifique. Elle échangea avec moi ses recherches et ses objectifs. Elle sort peut-être des sentiers battus mais elle ne cherche que le bien d'autrui et n'oblige personne à suivre son traitement révolutionnaire. Je suis la première avec qui elle peut partager tout ça. Il me faut reprendre la vérité. Je pense ne pas me tromper en disant qu'elle est une personne de confiance, et qu'elle ne nous fera prendre aucun risque inutile.
Son traitement peut soigner toutes les maladies liées au sang, dont les mutations qui en font partie. Cela peut être une porte de sortie pour les habitants du fort. Même si pour cela il faut juste payer le prix du sang. Ce sang serait remplacé par de l'éther. Ces nouveaux êtres, les Ethérés, seront certes immunisés à toutes les maladies mais seuls les soins magiques pourront soigner leurs blessures physiques.
Je repars et fais mon rapport à l'académie, que les doutes soient levés. Je retourne auprès de ma tente pour méditer face à l'horizon. Naguinie s'agite et fixe la cime des arbres. J'aperçois à travers les branchages du mouvement. Je me lève et me rapproche. J'appelle pour savoir qui est là et ne reçoit comme réponse que les mêmes phases comme un écho. Après un moment j'aperçois une étrange silhouette noire. Des plumes brillantes, un corps fin et un petit air espiègle et joueur. Ce n'est qu’une enfant mutante. Que fait-elle ici ?
J'arrive à l’attirer avec du pain que je gardais dans ma besace et nous arrivons à échanger difficilement. La barrière de la langue est complexe mais nous arrivons à comprendre l'essentiel. Je l'invite à dormir dans ma tente.
Tu sssera toujours la bienvenue isssi
Je me réveille, elle était déjà partie, je me dirige en ville pour voir si la préparation de la veille était stable et si ça a aidé au laboratoire. Je rentre et place devant la tente deux morceaux de pain emballé dans un tissu.
Je suis réveillée le lendemain par Celhian qui vient me rendre une petite visite. Nous partageons nos péripéties et remarquons qu'à la place du pain se trouve un oeuf. Je suis heureuse et touchée par ce cadeau. Et ce ne sera pas le seul aujourd’hui. En effet, l'elfe se met à genoux et concentre son mana dans ses mains. Je me mets à son niveau et l'aide grâce à mes pouvoirs. Ces mains sont congelées et entre ses paumes un cristal bleuté en forme de flocon, dont sa pureté n'a d'égale que sa beauté. J'accepte le présent avec tendresse, et une fois en main, je me rends compte que je ressens tout, un nouveau lien entre lui et moi, tel celui du sang. L'amour, la passion, la douleur, je ressens tout ce qu'il vit et subit. Il n'a le temps que de sourire avant de s'écrouler de fatigue. Je le soigne et reste prêt de lui, le temps que les émotions passent.
Je le garderai toujours sssur moi