L2Dynasties

Rien ne se passe jamais comme prévu. Si tout pouvait être blanc ou noir, ce serait tellement plus facile.

Dion a bien résisté à l'assaut des vampires. L'entêtement dans leur formation, l'expérience, et la main de fer des Draken a porté ses fruits, même contre les mutants.

Et alors que Gludio s'entête encore à accueillir de macabres créatures aux dents longues, ces dernières, tout au moins une d'entre elle a voulu tenter une approche diplomatique. Veut elle avoir accès aux terres plus à l'est ? Veut elle juste aider comme elle le prétend ? Ou prépare t'elle encore un sale coup...

C'est assez difficile d'avoir une conversation avec une morte, en tout cas j'ai ressenti quelque chose d'étrange. Vu ce que nous avons appris sur la Mae'var et son infante auprès d'Avacyn, ces deux là cherchent assurément des alliés... alors qu'elles en ont déjà à Gludio. Vu ce qu'on a appris sur l'Ancien aussi, nous allons devoir la jouer fine.

C'est la guerre politique entre Gludin/Gludio et les elmoriens. A peine une plaie vaincue, ils reprennent leurs travers à ne penser qu'à leur petit pouvoir de pacotille et se mettre des bâtons dans les roues les uns les autres à grand coup d'hypocrisie. Ce monde malade n'est pas prêt d'être guéri. Et Gludin semble faire les frais la première des enjeux politiques sur la table.

Je comprends tout à fait les réticences de Vraz, et la méfiance de To'Ryll. Ils tiennent Dion à bout de bras, pour l’instant à l'écart de tous ces problèmes, mais pour combien de temps encore ? La légion ardente s'est trouvée une nouvelle ligne de front... et la ville semble leur prochaine cible.

To’Ryll s’est retrouvée, elle qui était à bout à force d’inaction a pu rejoindre un nouveau front et œuvrer concrètement pour Dion. Elle a même entamé un entraînement particulier auprès de son père, ces deux là n’y vont pas de main morte. Et alors que ma chère petite corneille semble avoir acquis assez d’expérience en politique pour bien s’entourer, elle se renforce maintenant militairement.

Elle a bien progressé, le moment est venu pour moi de m’occuper de moi même. Je sais qu’elle n’aime pas trop que je m’éloigne, à juste titre, et l’inverse est totalement le cas également mais c’est en dehors de Dion que je dois me rendre pour mes « affaires ».

En dehors des problèmes internes à leur famille dont je refuse de me mêler, je ne serais pas un bon vassal si je ne voyais pas les dangereuses limites qu’engendrent certaines décisions des Draken. Et comme je me refuse à un conflit pur et simple qu’amènerait une divergence d’opinions, j’agirai différemment et à titre personnel.

Il se passe trop de choses en dehors de Dion pour qu’on les ignore, alors j’irai mettre mon grain de sel là où je peux. J’ai déjà pris assez de risques, alors un peu plus ou un peu moins ça ne changera pas grand chose. Je dois moi aussi m’entraîner, seul, m’améliorer. Trouver un moyen de progresser, j’ai l’impression de régresser à force… j’ai déjà quelque chose sur le feu pour ça, mais ce n’est pas dit que ça aboutisse.

Si je dois me battre comme un loup acculé pour me surpasser, si il faut pour cela que Shilen me juge, qu’il en soit ainsi. Mais ça me ferait mal d’en finir là. Je repense à l’ancien, ou carnage, ou infini. Autant de surnoms que j’en ai usé dans ma vie.. si ce n’est plus. Me comparer à lui ne serait ce que pour cette infime partie de moi me révulse mais me fait prendre conscience d’une chose. Personne ne le connaît, son vrai nom, pas même ses infants.

Autant Vraz et To’Ryll connaissent le mien, autant ma maison est dans l’ombre et l'oubli depuis des siècles d’existence. Peut être que le moment est venu de lever le voile…

Vharcan dal rathrea...

De tout temps, en toute ère…

D’aussi loin que remontent les archives de ma famille, nous avons toujours été dévoués envers la première et vraie déesse de l’eau. Shilen, mère de la race des elfes sombres, je suis ton humble serviteur. Nous t’avons suivi dans la noirceur où tu fus plongée. L’ombre est une amie fidèle de longue date, mes flèches et mes dagues sont les instruments de ta volonté.

De tout temps, en toute ère…

Les D’Veldrin ont oeuvré au plus profond des ténèbres pour servir tes intérêts. Silhouettes fantomatiques, spectres sans nom aux yeux du plus grand nombre. Tu es le plus souvent la seule observatrice de cette dévotion, toi qui voit tout depuis les abysses. Tu as accueillit l’âme de mes ancêtres, ceux qui disparaissaient comme ils ont vécu, dans l’indifférence… dans l’inconnue.

« Je suis ta volonté, je suis tes larmes, je suis ton œuvre, je suis ton arme. » Telle est notre devise, telle est notre voie… depuis toujours et à jamais, intemporelle et universelle. Telle est la raison d’être des ombres que nous sommes. Nous existons pour toi. Aujourd’hui, nous t’avons retrouvé…

Tu m’as reconnu comme un de tes enfants, tu m’as « élevé » par ton pouvoir et je t’ai fait une promesse. Mon âme t’appartient déjà , quelle qu’en soit l’issue.

Mais ce que tu m’as révélé dans les ombres me tourmente encore jour et nuit. Ainsi, nous nous sommes fourvoyés. Ainsi, ceux qui prétendent t’être dévoués ont jadis servi celui qui a le plus longtemps brisé le cycle. Dans les ténèbres les plus profondes, dans un passé lointain ou proche, ceux que nous avons voulu défendre nous ont trahi. Toi, Mère, tu as assisté à cette trahison restée secrète depuis des temps immémoriaux. Tu m’as prévenu que cette vérité n’était pas forcément plaisante à découvrir, mais tu m’as ouvert les yeux… Je n’oublierai jamais tes paroles…

« La vérité perdue doit parfois être retrouvée. »

Tellement de choses paraissent être ce qu’elles ne sont pas vraiment. Mais jamais je n’aurais cru qu’ils étaient capables d’agir ainsi envers nous, qui sommes restés fidèles depuis des générations. Peut être étais je aveugle..

To’Ryll est au courant, elle aussi a obtenu le soutien de Shilen, face à une épreuve de taille. Elle aussi, elle se sent trahie sur d’autres sujets qui les concernent eux seuls. Eux seuls, vraiment ? Non… j’y suis lié, puisque tout semble tourner autour de Lui. Enfin, ma famille et mon sang y sont liés. Des générations de lutte, de mensonges, de secrets, comment cela pouvait il bien finir ?

Je lui ai tout dit, à To’Ryll, son nom m’importe peu… elle est ma compagne, elle doit savoir ce que je m’apprête à faire au sujet des Draken. Et quand bien même nous ne serions pas liés à ce point, je lui aurais dit, je lui fais assez confiance. Elle veut m’aider pour la demande de Mère, et c’est tout naturel. Mais je ne sais pas à quel point elle est mêlée à cette affaire alors je veux des réponses avant de lui faire courir ce risque. J’espère qu’elle me pardonnera si je vais trop loin pour le but qu’Elle m’a fixé.

Aucune âme n’est éternelle, Shilen réclame la tienne, toi dont je ne connais pas encore le nom. Ton existence est un affront divin, les dieux ont le regard posé sur toi, et tu jubile intérieurement j’en suis certain.

Oh Mère, je t'ai fait cette promesse mais j’ai aussi été honnête envers toi. Je ferai de mon mieux, mais je ne suis pas assez fou ou assez sur de moi pour me voir le vaincre… de mon vivant… Si j’échoue, tel sera ton jugement. Si je réussis je m’y plierai également, connaissant les conditions auxquelles je devrai peut être me plier pour accomplir ta volonté.

Dans tous les cas, je ferai ce qui doit être fait, telle est la voie des ombres que nous sommes.

J’accomplirai la volonté de Shilen, celle que certains Draken sont incapables d’exécuter. En attendant, Mère m’a donné des armes pour remettre en ordre la réalité des choses. Je suis prêt à remettre tout en cause, si ces évidences ont été manipulées ou dissimulées pour s’assurer de notre loyauté.

Et j’entends depuis l’âme des mes ancêtres hurler à travers mon sang, comme un voile qui s’est levé laissant le bruit de la vérité m’abasourdir.

Certains secrets ne sont plus oubliés, ou dissimulés, Shilen a fait tomber les masques. Les corbeaux hurlent désormais dans la nuit, leur chant funeste réclame réparation pour les D’Veldrin.

Vraz Draken, j’arrive.

Les ténèbres, quelle paix depuis que j’y suis retourné. Les révélations de la Déesse m’auront libéré de certains engagements, même si je suis resté fidèle à « leur cause »… je le fais librement. Disparaître aurait pu être le plus facile, retourner à l’anonymat total et faire oublier ce Frisson aux yeux de toutes ces personnalités importantes. J’aurais perdu beaucoup trop. Qu’arrive t’il à un fantôme lorsqu’il refuse de s’évanouir comme il le fait habituellement ? Peut être est ce Sa volonté.

Les ténèbres, Mère nous y a reconnu. Pour un D’Veldrin, être son élu par l’éveil est l’apothéose d’une dévotion millénaire. Spectres sans noms ni existence, vivants et mourants dans l’indifférence. Seule spectatrice de nos actes glorieux à son égard, Elle voit tout, Elle n’oublie rien, Elle récompense ceux qui œuvrent dans l’ombre pour sa grandeur.

Les ténèbres, elles ont aussi leurs ombres au tableau. Celui qui est ma cible, qui aurait cru à quel point nous étions liés par le passé, le présent et le futur ? Je n’aurais pas pu, sans moi même constater. Petits corbeaux que nous sommes, nous avons réunis tellement d’informations, mais il nous reste tellement de questions.

Je marche toujours dans les pas de ma compagne, elle a beaucoup progressé et mène sa barque de la meilleure des manières. Je suis si fier d’elle. Son père l’est également, ainsi que son frère… ils sont tous unis, et d’après eux c’est en partie grâce à moi. Comment aurait il pu en être autrement ? Les Draken doivent rester unis dans les épreuves qu’ils traverseront. Je suis avec elle, jamais elle ne sera seule, jamais ils ne pourront l’atteindre.

« Les Draken ceci, les Draken cela... » ils m’incluent là dedans comme si j’étais l’un d’entre eux, ceux qui s’amusent à jouer les détracteurs. « On ne peut leur faire confiance, ils ne partagent rien. » Si seulement ils savaient combien de leurs conversations j’ai surpris… étonnez vous désormais que La Draken se méfie de vous tous. Parlez en, qu’ils soient au centre de vos lamentations, craignez les du plus profond de votre âme et faites vous en amis ou ennemis. Oubliez moi… l’ombre grandit tranquille quand on ne l’éclaire pas.

Le feu a levé son voile sur Giran, et comme un éternel recommencement quand un problème recule d’autres apparaissent. Tellement de morts, ce fut un festin pour mes amis au noir plumage. Le feu laisse sa place aux ténèbres, la mort remplace la flamme qui vacille. Ceux qui persistent craignent déjà la suite, mais avancent avec espoir. Ainsi, la cité en ruine est entourée non pas par deux, mais trois ennemis. Ils n’ont même pas pensé à regarder vers le nord, trop préoccupés par le sud et les cadavres qui grouillent, et peut être aussi par les affaires de Dion qui ne les regardent pas. Qu’importe, Ascalia est prévenue au moins. Certains quartiers sont déjà corrompus, l’ordre peinera à s’installer. On dirait Gludin qui croulait sous la famine, comme si la presque fin du monde ne leur avait rien enseignée, ils conspirent contre ceux qui leur accordent asile et protection. Tellement de bouches à nourrir qui ne méritent qu’une gorge écarlate, vomissant leur sang impur. Il y a bien longtemps que je n’ai plus tranché le premier venu qui manquait de respect. Aujourd’hui je m’inflige patience et diplomatie, mais tout a ses limites. Crachez sur Dion si cela vous chante, mais là bas personne ne manque de respect assez longtemps à ceux qui les protègent sans en payer le prix.

Le temps est peut être venu pour les corbeaux de migrer, et de pouvoir rendre service à cette ville qui renaît. Si les forces en présence sont débordées, quelques exemples suffisent parfois à contenir des citoyens récalcitrants. Il suffit d’un signe, d’une petite signature et les corbeaux laveront les corps des gêneurs une fois leur âme… apaisée. A l’occasion, si le temps nous le permet… pourquoi pas ?

En attendant, le cri des corbeaux doit résonner en d’autres lieux. Les ténèbres doivent encore livrer leurs secrets, ainsi nous saurons quand et comment frapper. Ceux qui se joindront à nous auront tout à gagner, si toutefois ils parviennent à se faire accepter.

L’ombre grandit quand on lui tourne le dos, personne ne sait qui je suis à part les privilégiés et surtout Shilen. Continuez à croire que je suis ce que je ne suis pas. Petit Frisson qui court. Je marche pour eux dans l’ombre et la lumière, mais je ne suis pas un Draken. Vous l’apprendrez tôt ou tard… peut être à vos dépens.

A toi « frère » insaisissable, ombre fantomatique qui m’aura laissé vivre assez longtemps pour que je comprenne certains évènements liés à ta rencontre.

Le monde vacille et la plupart en font leur terrain de jeu, certains vivent et meurent sans comprendre ce qui anime ce monde et quels enjeux s’y déroulent.

Quel rôle as tu joué, dalninuk ? Qui es tu ? A part lors de notre rencontre, à chaque fois que ton… groupe… s’est dévoilé j’étais loin de l’action menée. Ceux qui ne sont pas du milieu ne peuvent saisir tous les détails, alors je reste avec des questions.

J’ai rencontré la veuve sombre, ou du moins ce qu’il en reste. J’ai du mal à me résoudre à faire de toi ce qu’elle m’a décrit concernant les individus partageant tes croyances et agissements.

Tu n’as plus laissé de trace depuis, aucune de mes sentinelles ne t’a aperçu. Tu me dois des réponses, mon frère… elles seront d’une importance cruciale. Tes paroles ont été claires, j’estime avoir assez attendu.

Mais où chercher ? A part te laisser quelques indices prouvant mon intérêt, je ne suis pas assez fou pour me jeter dans la gueule du loup. Mais auras tu autant d’intérêt à mon égard ?

Il était une fois… … … non. C’est l’histoire d’un Frisson :

Le cri du corbeau dans la nuit fait songer les âmes qui pleurent, qui frissonnent et qui se meurent, à bout de souffrance et d'ennui.

Il fait grelotter sans répit la misère au front décrépit, celle qui rôde et se tapit.

Petit Frisson qui court, parfois furtif et passager… imperceptible ou léger, ou d’autrefois lourd et prolongé… qui te laboure.

Il en est un pur et calmant, c’est le Frisson du dévouement. Celui par qui l’âme est secrètement récompensée.

Un Frisson gai naît de l’espoir, un Frisson grave du devoir, mais la peur est le Frisson noir de la pensée.

Frisson de peur qui glace l’échine, et qui dessine dans les recoins quelques personnages surhumains.

La peur aux invisibles mains, qui paralyse et qui navre, qui fait trembler comme un ancien et qui nous rend rigide comme un cadavre.

Petit Frisson qui court… et puis tout à coup, vient que l’angoisse te serre le cou ? Quel problème insoluble et fou te bouleverse ?

Frisson de vie et de santé, de jeunesse et de liberté.

Frisson d’aurore et de beauté.

Et puis Frisson du mal qui mord,

Frisson du doute et du remord,

Et enfin Frisson final de la mort...

Je suis Sa volonté, je suis Ses larmes.

Je suis Son œuvre, je suis Son arme.

D’Veldrin zhah tuth abbil lueth ogglin.
Vel’uss zhaun alur taga lil’ Quarval-sharess ?