[Sombre] Frisson

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Frisson
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[Sombre] Frisson

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I] DESCRIPTION DE PERSONNAGE
Nom : D'Veldrin. (Inconnu de tous, sauf révélé par GM ou Frisson)
Prénom : Inconnu.
Surnom principal : Frisson.
Parents : Inconnus.
Titre : Inconnu.

Sexe : Masculin.
Race : Sombre.
Langues parlées : Commun, Sombre.

Description physique : De taille moyenne, le corps aiguisé pour la souplesse et la rapidité. La plupart du temps en armure de cuir, renforcée aux points vitaux. Peau grise, yeux bleus clairs, cheveux gris descendants jusqu’aux épaules. Assez souvent encapuchonné.

Comportement social : De manière générale sur la réserve, il n’aime visiblement pas trop la foule et restera un peu à l’écart des grands rassemblements. Il ne révèle jamais volontairement sa vraie personnalité en publique. On aura la plupart du temps du mal à le cerner, sauf dans les rares moments où il interviendra quand sa patience sera à bout.
II] FICHE PERSONNAGE
Type de personnage : Secondaire.
Age : Environ 400 ans.
Archétype : Sans.
Métier : Tavernier/Cuisinier.
Compétences :
- Combat : Rapproché, dague ou double dague. A distance à l'arc.
- Magie : On lui prêterait des dons pour manipuler les ombres.

Alignement : Loyal mauvais. Neutre mauvais.
Maison-famille : D'Veldrin, ex-vassale des Draken.
Clan : Les corbeaux.

Situation financière : Étrangement bonne.
Caractère : Changeant en fonction de ses interlocuteurs ou de la situation dans laquelle il s’est fourré.
Type d’éducation reçue : A première vue militaire type éclaireur/assassin, mais ses manières peuvent parfois trahir une éducation des hautes sphères.
Pensée politique : Difficile à percevoir.

Croyances : Dévotion envers Shilen.
Préjugés : Ne manquera pas de rappeler à quiconque le mérite que si certains ne s’étaient pas pris pour des dieux, la situation du monde serait toute autre. Autrement, il jugera chaque individu au cas par cas.
III] HISTOIRE
Gludin, ville au bord de l’implosion. Trou à rats qui attendent la fin… Si Gludio tombe, cette ville sera engloutie en moins de temps qu’il n’en faut pour dire « éphémère ».

La plupart des civils souffrent de malnutrition à cause de la famine, et pleurent leur sort en faisant de l’esbroufe envers l’autorité restante. Ces idiots ne peuvent même plus prier, sauf pour implorer qu’on abrège leur souffrance.

L’économie s’est effondrée, même la noblesse est ébranlée dans la chute de cette ère. Le monde est jonché de ruines d’anciens empires qui se croyaient immortels, bientôt celui ci fera partie du passé également.

Ils se sont crus supérieurs, ils se sont crus invulnérables, ils ont oublié ceux qui ont fait les mêmes erreurs qu’eux dans des temps immémoriaux et qui ont subit la colère des dieux. Malheur à vous, si vous êtes encore vivants, vous qui vous êtes inventés des traits divins. Que votre châtiment soit long et remplit de douleur, comme celle qu’endurent aujourd’hui ceux qui subissent les conséquences de votre démesure.

« Hé toi le sombre ! »

Le tavernier qui venait de le tirer de ses pensées posa une maigre ration ainsi qu’une boisson en face de lui.

« Voilà c’est servi. »

Le pesant d’adenas était lourd en retour, mais bien moins que le regard de tous les miséreux autour qui contemplaient celui qui pouvait encore se payer un repas dans cette taverne miteuse.

Il rabattit un peu plus son capuchon alors que plusieurs badauds chuchotaient entre eux, sans le quitter des yeux. Il n’attendit pas plus pour entamer son « repas », une petite portion de pain pas tout à fait sec et quelques fruits.

« Hé mon gars, j’peux en avoir un morceau ? J’ai rien graillé d’puis trois jours ! »

Il se figea un instant, puis soupira intérieurement. La première phrase était sortie, suivraient les autres…

« Moi d’puis quatre jours ! J’peux avoir un morceau aussi ? »

Et ça continuait, alors qu’il se contentait d’ignorer tout simplement qu’on lui adressait la parole. Il s’était mis à l’écart comme il le fait toujours, il était passé inaperçu jusqu’à ce que le patron fasse la lumière sur sa présence avec toute la finesse d’un rustre aubergiste.

Il connaissait déjà la réplique suivante, comme un éternel recommencement, de taverne en taverne.

« Hé ! Tu pourrais au moins nous répondre! »

Il tiquait légèrement en sentant la colère naissante dans la voix de son interlocuteur à l’estomac dans les talons. Les uns confirmaient, d’autres commençaient à se lever et s’approcher. Inévitablement, la faim rapprochait l’affrontement à grands pas. Il était prêt à tous les recevoir, ces êtres fragilisés ne demandant qu’à souffler leur dernier soupire. Sa main discrète s’était déjà glissée jusqu’à la poignée de sa dague, son bras prêt à se détendre pour calmer à jamais le premier qui oserait faire preuve de trop d’ardeur à son encontre.

Un imprévu de petite taille marqua un temps d’arrêt pour l’assemblée. Les yeux noisettes, la peau sur les os, un vulgaire linceul en guise de vêtement, les cheveux et la peau sales. Les adultes restèrent figés, ne sachant pas comment la sombre silhouette réagirait. Le petit être s’était flanqué juste en face du sombre, et le dévisageait alors qu’il s’apprêtait à mener de sa main gauche un autre morceau de pain à la bouche.

Frisson marqua un temps d’arrêt, laissant même le jeune voir son visage. Après un instant à le regarder, il déplia le bras pour tendre le morceau de pain à l’enfant. Ce dernier s’empressant de l’engloutir, le sombre tourna le regard vers les hommes autour, qui n’osaient toujours pas bouger.

Après un regard qui signifiait toute sa gratitude, l’enfant reçu le restant de pain directement, les yeux brillants. Mais alors qu’il s’apprêtait à décamper avec son précieux butin, la réalité de la pauvreté de ce monde l’immobilisa aussitôt. Ils étaient, pour certains, prêt à bondir telle des bêtes pour arracher des petites mains ce qui calmerait un temps leur faim.

« Regardez vous, si la honte pouvait vous nourrir vous seriez tous repus. »

D’un geste tout aussi bref qu’inattendu, il plantait sa dague sur la table, marquant ainsi la ligne rouge qui signifierait très certainement la fin d’une vie au moment où elle serait franchie.

« Assieds toi petit, et mange. » Reprit le sombre d’un ton autoritaire. L’enfant ne se fit pas prier.

Ils grognaient leur mécontentement, ils juraient, mais pas un n’osa répondre ni même s’approcher. Ou du moins, pas tant que le sombre les fixait. Il attendit que l’enfant ait terminé, pour avoir ensuite son attention.

« Tu vois gamin, si tu ne veux pas finir comme eux, tu ne dois jamais un jour effleurer l’idée que tu puisses devenir l’égal d’un dieu. Ils paient le prix de ce qu’ils ont laissé faire, toi, tu n’y es pour rien. »

L’enfant écoutait attentivement, bien qu’on pouvait lire dans son regard qu’il ne comprenait pas grand-chose aux paroles prononcées. Frisson lâcha un fin sourire en s’en apercevant, puis lui fit signe de décamper.

Il se leva à son tour après l’avoir accompagné du regard, faisant face à ceux qui le dévisageaient. Les fruits qu’il n’avait pas consommé restaient sur la table derrière lui. Récupérant sa dague, il jaugeait les adultes restants, ceux qui n’avaient pas encore lâché l’affaire. Sur un air un peu plus menaçant, il terminait cette entrevue déplaisante… avec une pointe de provocation.

« Les bouches sont chères à nourrir,
Pour le bien commun,
N'hésitez donc pas à mourir,
Si vous n'avez plus de lendemain. »

Il levait sa dague en pointant un à un ceux qui se dressaient devant lui.

« Toi qui ne crois plus en ta survie,
Toi qui n'attends plus rien de la vie,
Fais honneur à ta patrie,
Un simple petit Frisson... suffit. »
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Elhiniss
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Frisson
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CHAPITRE 2 : POUR UN TEMPS, QUITTER L'OMBRE
Je n’aurais jamais cru recroiser quelqu’un de la maison Draken aussi vite. J’avais perdu tout contact avec Dion depuis des années, mais une des leurs, ToRyll, est à Gludin.

Nous nous étions déjà croisés, sans plus. Je sais qu’elle est de la famille Draken, elle sait que je travaille pour eux. Je pensais à un mauvais coup du sort, mais Vraz ne semble pas lui avoir dit qui j’étais. Il respecte le contrat, mon anonymat est pour le moment sauf.

Étrangement, le courant passe plutôt bien entre nous et elle semble respecter le fait que j’emploie un pseudonyme pour ne pas dévoiler ma véritable identité. Après, je pense, c’est monnaie courante pour sa famille ou leurs vassaux. Elle a l’air de savoir garder ce genre d’informations pour elle, je présume donc que nous nous entendrons sur nos manières de penser et d’agir par rapport aux évènements qui risquent de suivre dans tout ce fiasco.

Nous avons tous deux fait la connaissance de « Juste Will », humain assez imposant par sa carrure et sa façon de combattre les ennemis de la grande faim de manière efficace. Il est volontaire et semble partager également certaines pensées avec nous, il fera peut être un bon compagnon d’infortune.

Je considérais Gludin comme un trou à rats inhospitalier et vide de sens, j’ai pourtant assisté à quelques évènements pas tout à fait inintéressants.

Il existe un groupe de réfugiés, civils pour la plupart, dont certains font partie des maisons nobles qui ont subit l’exode à cause des sept plaies. Ils ont l’air de travailler ensemble pour tenter de déjouer la situation ou en tout cas de limiter la casse. Quelques uns d’entre eux semblent avoir l’esprit assez aiguisé, alimenté par la curiosité, dont j’ai relevé l’intérêt vis à vis de ma volonté de rester anonyme. Mon surnom a fait réagir, je n’aurais pas du me dévoiler ainsi, aussi tôt… il va falloir que j’invente mon personnage plus vite que prévu, et que je leur fasse passer ce désir de creuser.

Lors d’une sortie contre les fourmis avec ToRyll, nous sommes tombés nez à nez avec un inconnu aux traits bien trop similaires aux miens. Silhouette élancée, taillée pour vitesse et souplesse, dague en main visage en partie dissimulée. J’ai reconnu ce « frère » aussitôt les yeux posés sur lui. Nous n’étions pas les seuls à l’avoir remarqué. Trois membres de ce fameux groupe d’acteurs face aux plaies l’avaient suivi et tentaient de définir ses actions. Ce qui constituait sa mission nous a échappé dans l’immédiat, jusqu’à ce qu’il supprime un des gardes du poste avancé non loin de notre position. Il dégageait quelque chose d’anormal pour un assassin, un pouvoir hors normes.

J’avais bien trop de questions, je me suis lancé à sa poursuite. Les autres ont suivi, mais « nous » avons fini par être assez distants pour qu’il passe à l’acte. En ne voulant pas le perdre de vue, je me suis fait avoir comme un elpy de six semaines et l’instant d’après il se trouvait dans mon dos. Cette fois, le frisson était pour moi. Mais si je suis encore vivant, c’est qu’il m’a laissé partir, ou plutôt, il a attendu que je lâche l’affaire pour partir. Nous apprîmes plus tard qu’il avait à lui seul décimé le poste avancé. A côté de lui, j’avais l’air d’un petit cuistot et son couteau de cuisine… bingo, belle petite couverture.

Quelques jours après, je retrouvais le « groupe » sur la place de Gludin. Les récits de notre témoignage vis à vis de l’assassin mettait encore en émoi une elfe nommée Khadarha Imrolnoc, Baronne, dont j’ai oublié de quelle maison elle était vassale avant l’exode. Elle cherchait à savoir de quelle nature était cet inconnu, et même si on peut lui accorder le prestige de la ténacité, elle semblait se disperser sur des chemins étranges. ToRyll nous a rejoint peu après, elle semble s’être mise à la chasse et s’est donc trouvée un métier pour « aider », tout comme moi et ma cuisine ! Après tout, une louche ou une dague, il faut une certaine dextérité dans le poignet pour arriver à ses… faims.

Nous avons pu assister à la cérémonie de l’aumône, qui avait lieu à des intervalles régulières depuis le début de famine. Comment décrire l’instant, autrement que par désespoir d’un côté comme de l’autre. D’une part nous avons le peuple qui réclame du pain, dont certains prétendent que l’autorité cache des vivres, et que les plus affamés ou les moins intelligents suivent pour tenter de déclencher une émeute. De l’autre part, nous avons l’archétype typique de la noblesse qui se fait déborder par la situation désastreuse et qui tente de sauver la face à coup de gardes zélés et miettes jetées aux plus nécessiteux sous couvert d’élan de générosité et de prières aux divinités.

Dans ce méli-mélo l’équilibre a faillit être rompu, et la grogne n’a cessé que par l’intervention des inconnus du grand monde de ce fameux groupe. Il fallait des représentants pour distribuer la nourriture à la population dans chaque quartier de la ville. Nous sommes intervenus également avec ToRyll quand la situation est devenue instable pour les plus démunis dans cette affaire. J’ai légèrement laissé mon instinct me dicter ma conduite face à ce garde qui se sentait trop supérieur aux autres dans ses manières et ses paroles, et peut être attiré la colère de certains nobles ou aidants à la cause. Peu importe, le garde a été remis à sa place et si on me considère comme un fou impulsif j’aurai peut être moins de curiosité à mon égard et la paix pour la suite des évènements. Pendant que ToRyll calmait la situation avec le garde, pour le quartier pauvre que j’ai représenté j’ai eu la surprise de croiser Khadarha qui voulait aider, ainsi que Will qui n’a pas lésiné sur les efforts pour accorder un maximum de vivres aux plus nécessiteux. Les actes parlent plus que les mots parfois.

Entre temps, il m’est parvenu également qu’une légende faisait état d’une arme d’éveillé qui était entreposée en ville. Tous ces évènements s’entremêlent et me laissent avec beaucoup trop de questions sans réponses. Je ne peux pas me fier aux autorités puisqu’elles sont tellement débordées qu’elles comptent sur des civils pour les aider, elles n’auront pas de réponses. Je ne vois plus qu’une seule solution… les corbeaux se dévoileront plus tôt que prévu.
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CHAPITRE 3 : DÉSORDRE
Grâce à To’Ryll j’ai pu m’approcher de près du conseil et constater l’ampleur de la lourdeur du système administratif dans laquelle est empêtrée Gludin. Elle avait été invité par le Comte Samelin Innadril a siéger à cette séance, et m’a fait passer pour son valet. Nous avions quelques soupçons au sujet de la gestion chaotique de la ville, nous avons pu voir que c’était pire que ce nous pensions. Une belle bande de grattes papier assis autour d’une table ornementée de manière tellement indécente quand on sait la famine qui règne dans la rue.

Si les séances tournent toutes ainsi, ce n’est pas anormal que chaque action prenne des semaines à être validée et exécutée. Chaque noble membre du conseil semble défendre des intérêts qui lui sont propres, l’intendance rechignant à lâcher le moindre denier à l’armée par exemple.

Pour celle ci, il leur aura fallu presque quatre heures pour débattre sur deux sujets, à savoir les moyens alloués aux ressources de la ville, et ceux pour l’armée et les actions futures à mener contre la grande faim. Et le mot « débat » résume aussi l’ensemble des frasques et autres manques de respect de certains nobliaux pour d’autres présents. Si je ne devais retenir qu’un nom gênant pour ce soir je dirais… Mammon.

Même pour moi qui ai l’habitude du noble jeu, cette séance fut éreintante. Je ne sais pas ce que les électeurs en ont pensé, ou même le lieutenant. A la fin, une tentative de rallier Gludio a été validé par le conseil… nous n’avons pas tout perdu.

Je voulais dévoiler les corbeaux mais j’ai décidé d’attendre un peu encore, certains jugements que je portais ont évolué. Le colonel Artak par exemple, s’est montré tranchant et décisif à la table du conseil, chose que je n’aurais jamais pensé qu’il soit capable de faire bien planqué dans sa caserne comme j’avais l’habitude de le voir. Finalement il en a dans le pantalon…

Quelques temps après vint le jour de la tentative de ralliement de Gludio. Entre temps, nous avions effectué des reconnaissances avec To’Ryll, Nath’Rae et Heloise sur un campement de bandits qui se trouvait non loin de la route à emprunter et qui aurait pu poser problème. Ils n’ont pas été jugé dangereux pour la sortie mais ont quand même essayé de nous barrer la route.

Le chef des bandits a voulu négocier, et comme tout groupe bien organisé et discipliné oblige, ce fut un véritable fiasco. Une nouvelle organisation bancale où tout le monde n’en faisait qu’à sa tête… au final les bandits n’étaient que du menu fretin et n’ont pas posé d’énormes problèmes.

Une fois à Gludio, nous fîmes la connaissance du général Ranji qui avait disparu depuis quelques temps à Gludin. Malheureusement pour To’Ryll, Cédéric n’était pas dans les parages, elle devrait patienter pour les retrouvailles avec son frère. Nous n’avons pas pu rester bien longtemps, le général profitant de notre présence pour vouloir porter un coup fatal à la grande faim.

Il ferait diversion avec ses hommes, et nous devions pénétrer dans le nid des fourmis pour supprimer la reine. En gros, on nous envoyait au casse pipe et tout le monde ou presque était foutrement heureux d’aller se jeter dans la gueule du loup. Vu l’organisation et les abrutis du groupe, on allait encore devoir sérieusement faire attention à nos vies. Ils me donnent du fil à retordre, si To’Ryll y passe ça sera mauvais pour moi, heureusement qu’elle a la tête bien vissée sur les épaules. Heureusement aussi que tous ne sont pas indisciplinés.

En chemin vers la ruche, nous sommes tombés nez à nez avec une certaine Nora Navy. Chasseuse vu son arc, c’était étrange de la trouver seule au beau milieu du désert. Elle a souhaité nous guider vers l’entrée du nid et nous a accompagné. Une fois à l’intérieur, se frayer un chemin fut moins compliqué que je l’aurais imaginé, nos bourrins de service ont fait le travail sans fioriture.

Une fois devant la reine, qui n’était autre que l’agent divin de Maphr d’après Nora, cette dernière nous fit cadeau de sa « magie ». Un genre de chant étrange qui décupla nos forces comme jamais... si bien que la reine fourmi fut vaincue facilement par une poignée de civils. Déroutant…

Nous avons du fuir le nid qui menaçait de s’écrouler après ça, et Heloise affirma quelque chose d’intéressant. Nora Navy était elle une éveillée ? Plusieurs indices laissaient cette éventualité faire son chemin, bien que l’intéressée ne répondit ni par la négative ni par la positive quand on lui posa la question. J’éprouvais un sentiment indescriptible, je ne savais quoi penser du fait que nous venions surement d’aider une éveillée.

Nous pensions en avoir terminé avec la grande faim. Et pourtant aujourd’hui encore des fourmis se massent et maltraitent les lignes de front. Gludin vaque a ses occupations, les chamailleries et les routines habituelles ont repris… mais les fourmis sont toujours là. Il va falloir retrouver cette Nora, et à minima envoyer des éclaireurs au nid.

Ajoutons à cela que les fermiers se font maintenant attaquer par des bandits, nous voilà à la case départ, excepté que nous pouvons reprendre le contact avec Gludio, si toutefois il ne nous apporte pas plus de problèmes que de solutions...
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CHAPITRE 4 : UN PASSAGE DANS LA LUMIÈRE...

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Me voilà devenu l’électeur Frisson Yll’Roth. Un surnom tout construit et un nom d’emprunt juste inversé avec le prénom de To’Ryll qui m’accompagnait à ce moment là, et tout est passé crème…

Je n’ose imaginer, si la situation est tellement facile pour avoir accès aux séances du conseil, que ceux qui voudraient venir à cette table avec de mauvaises intentions pourraient aisément y parvenir.

Comment ne pas alors penser immédiatement à l’espionnage et se demander si l’un d’entre eux ne serait pas une taupe ? Ils font confiance à ceux qui leur donne de l’argent, l’autorité de cette ville n’a aucune expérience. Des enfants jouant dans une cour, sauf qu’ils ont la responsabilité de milliers de vies.

Pour ma deuxième séance au conseil, cette fois je pourrais parler et j’avais des choses à dire. Il était principalement question des négociations avec les bandits, que j’avais initié aux côtés de To’Ryll pour tenter de nous faire gagner un peu de temps avec les fourmis et pour Gludio, mais aussi de définir les termes du contrat qui lierait Gludin à Gludio avec l’aide que la ville fournirait.

Plusieurs choses n’allaient pas et je n’étais pas le seul à l’avoir décelé. Outre la contre offre désuète que le conseil offrait aux bandits, ils parlaient constamment d’argent et de pouvoir. Chaque action, chaque décision devait être ponctuée de « retour sur investissement ». Était ce là les limites du noble jeu ? Continuer inlassablement à vouloir étendre leur toile et faire payer leurs frères jusqu’à ce que le monde ai fini de courir à sa perte ?

Grâce à un tour de force des électeurs qui étaient unis ce soir là, Vasgo a capitulé et opté pour l’équité totale entre Gludin et Gludio, c’était inespéré. Malheureusement pour To’Ryll, l’assaut prévu pour libérer Gludio du être reporté, la ville étant entourée par trop d’ennemis, un affrontement direct était voué à l’échec.

Encore une situation gérée maladroitement, tellement elle était dans l’urgence. Du sauvetage des habitants avec la libération de la ville, nous passions à une tentative d’évacuation bancale au moyen de personnages dont la fiabilité n’était pas assurée. Cette fois ci, je ne pouvais pas être dans le coup et je n’ai su qu’après que To’Ryll avait été nommée à la tête de l’excursion par Artak. Malgré sa discipline et son détachement naturel, les échanges houleux habituels ont vite retrouvé leur chemin et c’était presque ingérable pour elle durant les moments calme ou chacun pouvait s’exprimer. Comble de l’ironie, le portail créé entre Gludin et Gludio n’aura fonctionné que quelques heures…

A côté de ça, à mon retour en ville je fus pris d’un sentiment que je n’avais ressenti depuis longtemps. La place était sans dessus dessous, plusieurs blessés étaient à déplorer, et le marché public avait été saccagé. Un coup des bandits, ainsi leur chef avait choisit de trahir ses engagements et de finir de me prouver qu’il était un idiot finit. Qu’à cela ne tienne, ils étaient dès à présent tous devenus des cadavres en sursis…
CHAPITRE 5 : ...PUIS UN RETOUR AUX TÉNÈBRES
J’avais dit à To’Ryll qu’une impression me gagnait de plus en plus, celle que chaque décision que nous prenions se soldait par un échec. Maintenant l’heure n’était plus aux paroles mais aux actes, et j’ai senti une pointe d’inquiétude dans sa voix quand je lui ai signifié que j’avais un compte à régler avec ces bandits, d’autant plus que j’ai refusé qu’elle m’accompagne.

Elle ne sait pas encore, elle ne m’a vu que dans mes accoutrements de parade. Du noble jeu, de l’infiltration, du caractère changeant pour plaire et obtenir des informations ou d’autres besoins pour les intérêts que je défends. Ils ne comprennent pas, ils ne comprendront jamais ce que je suis. Sauf elle, peut être qu’elle a déjà compris d’ailleurs d’où son inquiétude.

Je leur ai donné leur chance, à ces abrutis de brigands. J’étais près à les aider à s’intégrer à ce nouveau monde, j’ai usé de mon temps et de ma tête pour tenter de les lier à Gludin et de les faire oeuvrer ensemble pour augmenter nos chances de survie. Ils préfèrent attaquer leurs voisins alors que les ennemis divins sont à nos portes ! Qui peut être plus idiot ?! Tant pis pour eux… ils m’ont pris pour ce que je n’étais pas, ils vont payer ! Leur sang et leur cadavre nourriront la terre. Aucune échappatoire, plus de négociations… ils voulaient voler ? Ils verront ce qu’est un véritable vol, leur vie leur sera dérobée.

Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas revêtu cette parure et utiliser ces armes. La cache n’avait pas bougé, aucun fouineur ne l’avait trouvé. Ce sentiment de rage que je n’avais plus éprouvé depuis tant de temps m’envahissait à mesure que je changeais « de peau », les frissons de l’adrénaline apparaissaient également. La lune était parfaite, elle éclairerait la mort d’une belle manière en cette soirée étoilée. Dernier petit détail, le masque et le capuchon, histoire d’alimenter quelques rumeurs pour mon plaisir personnel, et de faire douter ce crétin de chef sur l’identité de leur agresseur.

Arrivé devant l’entrée du camp, quelques torches éclairaient faiblement mes futures proies, elles avaient l’air tellement paisibles et… en sentiment de sécurité.

« Halte ! »

ImageJe ne bougeais pas d’un cil, la sentinelle me jaugeait difficilement.

« T’es qui toi ? »

Je levais l’index et le posais contre mon masque.

« Shhh. N’entendez vous rien ? » Soufflais je lentement.

La créature ne semblait pas comprendre.

« N’entendez vous rien ? » Je répétais plus fort.

« Si, toi ! » Répondit le bandit avec un manque profond de respect.

Tu seras le premier. Je dégainais lentement mes lames.

« Écoutez, et entendez… le cri des corbeaux ! »

Je fonçais sur eux avec toute la colère que j’avais accumulé. Les archers tombèrent les premiers, pris de vitesse, ils furent les premiers à hurler leur surprise dans leur dernière douleur. Un par un, tailladés, découpés, transpercés… pas un de ceux en poste à cette entrée n’échappa à cette rage. Mes vieilles amies je vous ai retrouvé aussi tranchantes et décisives qu’à notre dernière épopée.

Aux hurlements suivit le calme, interrompu par de petits bruits qui annonçait l’arrivée prochaine des renforts. Je profitais de cet instant pour signer cet acte, des plumes de corbeau sur chaque mourant ou chaque cadavre. Ceux qui allaient pousser leur dernier soupire me fixaient avec crainte… ils avaient bien compris leur dernière leçon. Bon voyage vers les abysses...

En sortant les renforts arrivaient sur les lieux, sans revenir sur mes pas je les avertissais eux aussi, les laissant m’apercevoir.

« Vous avez choisi de trahir vos engagements, maintenant vous allez tous crever. »

Pas un seul n’osa me poursuivre…
CHAPITRE 6 : PETITE CORNEILLE
Deuxième soirée, le campement semble endormi, les cadavres de la veille ont été évacués. J’avance à pas de loup. Cette fois j’attaquerai dans l’ombre, ils ont sûrement compris la leçon d’hier…

Une nouvelle fois les archers furent les premiers à mourir, suivis des autres sentinelles. Cette fois encore les plumes de corbeau souligneraient la revendication de l’acte, mais j’ajoutais un peu de piment. Deux cadavres traînés un peu plus loin de l’entrée alimenteraient les corbeaux avoisinants. Ainsi ils pourraient tous voir le vol des sombres oiseaux non loin de leur campement, un avertissement de plus.

Sur le retour vers la cache d’armes que j’avais non loin de la ville, To’Ryll était en travers du chemin, semblant se diriger vers le lieu du massacre de la veille et de ce soir. Elle se figea en me voyant, incapable de me reconnaître dans cette tenue. Elle fixait un moment le sang frais coulant de mes lames, prête à se défendre au cas où. Deux solutions pour elle, soit nous nous affrontions, soit elle passait son chemin en faisant mine de ne pas m’avoir vu. Je souriais derrière mon masque, amusé.
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« Alors miss Draken, on fait une petite balade nocturne ? »

« Vous n’êtes pas une menace. »

Bien que le masque changeait légèrement ma voix, le fait que connaisse son nom l’a mis un peu sur le chemin pour me reconnaître. Elle se flanqua derrière moi, refusant de continuer à me regarder, légèrement mal à l’aise.

Je compris quelques échanges après qu’elle avait été bien éduquée par Vraz, et qu’elle savait qu’elle ne devait pas fixer un assassin pris sur le fait, ou dans les environs du méfait, sous peine de devenir sa cible. Malgré tout, elle semblait curieuse et je lui devais bien ça. J’ai balayé les règles avec elle, je n’avais aucune raison d’en faire une cible.

Elle observa longuement, sans trop savoir quoi dire. En dehors de la maison qui est la mienne, elle avait déjà entendu parlé des corbeaux mais elle n’en avait jamais vu un… véritable. Elle pensait que c’était une légende liée aux oiseaux, c’est exactement ce que nous avons toujours voulu faire croire. Malheureusement pour elle, je lui annonçais que j’étais le dernier, les 7 plaies ont décimé le groupe.

Elle semblait différente, impressionnée peut être ? Comme lorsque j’ai senti l’inquiétude dans sa voix. Finalement, certaines émotions peuvent s’emparer d’elle.
Malheureusement, j’ai du mettre fin à la discussion, il fallait que je regagne la cache pour enfiler la parure du civil électeur que j’étais devenu à Gludin. Rester dans la tenue des corbeaux trop longtemps était risqué.

Une fois débarrassé du sang et changé, nous avons regagné la ville. Dans un sens je me suis livré à elle, et c’est également ce qu’elle a fait sans le vouloir. Un jour il faudra que je lui parle de ça…

Nous revoilà à Gludin, son visage change et se ferme, elle replace sa barrière et moi je souris comme un âne. Au fond, nous agissons de la même façon, peut être la raison de notre entente…

Je lui ai signifié qu’elle ferait une excellente corneille, ça l’a un peu surpris mais ça l’a fait réfléchir.

Qui sait ? Les corbeaux sont éternels, peut être que l’heure est venue pour eux de festoyer à nouveau…
Frisson
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CHAPITRE 7 : PREMIER RÔLE, RIDEAU...
Tant d’évènements ont changé la donne. Les bandits ont eu leur compte, et même si il en reste leur organisation ne s’en relèvera pas. La Grande Faim, si terrible soit elle et aussi surprenant en soit le dénouement, a été endiguée grâce à la foi des croyants restants et au rétablissement d’un culte envers Maphr. Plutôt encourageant pour la suite… si on oublie un sujet de scission important pour To’Ryll et moi.

Ça a débuté dans le temple oublié au sud de Gludin. Des compagnons du groupe des héros habituels ont commencé à s’intéresser à un individu étrange, aux capacités qui semblaient l’être tout autant, malgré nos mises en garde.

Nous l’avions déjà croisé avec To’Ryll devant le chef des bandits, elle avait faillit faire capoter toutes les négociations, sans supporter qu’on lui reproche et qu’on parle de ses agissements aux collègues, batifolants dans de grands gestes et insultes envers nous, avec son lot de menaces assez bien imagées. Une belle entrée en matière.

Je ne comprenais pas leur entêtement, les faits inquiétants étaient sous leurs yeux et ça ne faisait qu’attiser un peu plus leur curiosité au départ. Après une enquête entrecoupée de plusieurs coupures, nous avons reçu confirmation de la part d’un allié de longue date des Draken. Cette chose était un vampire…

Stupéfactions cependant, premièrement en apprenant que la plupart de nos relations habituelles étaient déjà au courant, deuxièmement quand nous avons constaté qu’elle était en bonne voie d’être acceptée dans la lutte contre les plaies, y compris par l’académie.

L’ex colonel Artak, reconverti en dirigeant de l’académie, voyant en cette créature un potentiel exploitable pour la reconquête des territoires face aux agents divins, semblait également avoir mis de côté nos avertissements.

Une erreur de taille, nous nous sommes sentis insultés dans tout ce que nous représentions. En faisant mon travail j’ai vite compris qu’Artak laissait Mizuriel voir l’oracle régulièrement, et qu’elle essayait de se faire élever au rang d’héroïne. Il n’a rien compris.

La goutte d’eau, déjà que nous nous étions bridés largement vis à vis des remarques reçues de certaines connaissances au sujet de Mizuriel, Artak dépassait cette fois les bornes, prétextant la neutralité pour jouer sur tous les fronts, sans compter KorGul aussi dans sa volonté de défendre les buveurs de sang. La fois de trop, j’ai perdu pieds et je suis sorti du carcan que je m’inflige auprès de la plupart des idiots de Gludin pour rester dans le moule. La scène cette nuit là à l’académie fut très audible…

Au final, après des échanges houleux avec Artak puis des explications un peu plus posées, il m’a affirmer prendre la décision d’écarter les vampires de l’académie. Il a dit être honnête, même si il se cantonnerait à sa neutralité. Archibald, l’allié des Draken chasseur de vampires qui avait élu domicile à l’académie s’est vu « remercié » également et prié de trouver un autre logement.

J’ai parfois tendance à être un peu trop naïf, et à croire que mes interlocuteurs n’ont qu’une parole directe et franche quand ils affirment quelque chose, surtout quand ils se disent honnêtes. Je lui ai dit, à Artak, que de me prendre pour un abruti ne serait ce qu’une seule fois, suffirait à ce qu’il perde un héro, voir plusieurs.

Mais il ne comprend pas notre entêtement. Il n’est pas le seul à vrai dire, combien de fois on nous a dit de se focaliser sur les 7 plaies et pas sur Mizuriel ? J’entends bien… mais est ce qu’ils disent à un cracheur de feu d’arrêter de faire des flammes ? Disent ils à soigneur d’arrêter de soigner ? Disent ils à un vivant de cesser de respirer ? Non, alors pourquoi veulent ils empêcher les Draken de faire ce qu’ils font par nature depuis des lustres ?

Je ne m’appelle pas « Chasseur des Ombres » pour rien, Artak Elnor. Je ne suis pas un fanfaron de politicien, un petit soldat au garde à vous dès que besoin, un petit chien qu’on siffle et qu’on renvoie au panier à sa guise, ou une arme qu’on déplace là où on souhaite qu’elle aille et surtout sur quelle cible elle doit être dirigée. Si, je suis une arme, mais certainement pas la tienne…

ImageLa confiance n’y est plus, et son petit numéro de pleureuse au bout du rouleau n’y changera rien. D’un jour où une mission cruciale et compliquée nous attend à l’extérieur de Cruma pour désactiver des runes afin de pouvoir entrer, devant réunir pratiquement tous les héros pour être menée à bien, on peut tout à coup passer à l’étape suivante le jour d’après. Quelle coïncidence, surtout quand Erwin affirme avoir lui même désactivé ces runes avec des « gardes de Gludin » choisis par Artak, quand ce dernier prétend l’inverse.

Non seulement on nous cache des informations, et en plus on nous accuse d’avoir pratiquement fait capoter la mission ? Mais continuons donc à risquer nos vies de la sorte, sans réfléchir au pour et au contre, acceptant d’être utilisé et jugé au moindre petit écart de conduite selon l’avis personnel de sieur Artak Elnor qui dans un élan d’égocentrisme aura retrouvé sa paire pendant un certain temps…

Non, cette fois c’était beaucoup trop. Je ne serai pas une bête à laquelle on passe un collier en lui disant ce qui est bien ou mal, et lui disant qui elle peut mordre ou pas.

J’avais prévenu également de ce que je ferais en cas où j’étais pris pour un abruti, ce qui j’estime aujourd’hui être largement chose faite. Puisque personne dans cette foutue ville ne semble être capable d’assumer ses paroles, je vais montrer l’exemple… et je me débrouillerai sans vous.

Terminé, l’académie.
CHAPITRE 8 : TOUR D'HORIZON
L’avantage avec ces vampires, c’est que nous avons pu connaître l’avis de la plupart de nos connaissances à Gludin à leur sujet. Le conseil a même récemment voté le bannissement de Mizuriel, et la restriction des droits des autres vampires en ville.. si tenté qu’ils se dévoilent aussi maladroitement. Et même si cette affaire nous aura pris beaucoup trop de temps et d’énergie, nous en retirons quelques satisfactions, surtout dans les noms des potentiels alliés.

Entre temps lors d’un passage à Gludio avant de ramener Archibald, j’ai pu connaître l’existence de mon neveu… mon frère s’était bien caché de me dire qu’il avait un fils. A l’occasion, nous devrons parler sérieusement.

To’Ryll a obtenu une place au conseil restreint en tant que maître espionne, elle a très vite appris à être à l’aise avec le noble jeu. J’ai un peu de mal à le reconnaître mais l’élève va vite dépasser le maître, elle a des atouts que je n’ai pas.

Quoi qu’il en soit, notre victoire à Cruma puis le récent ménage autour de Gludio nous ouvre les portes de Dion. Archibald nous encourage à aller y faire une halte quitte à revenir ensuite sur nos pas. Il a sûrement raison, changer d’air… mais attention à ce que nous retrouverons de notre chez nous.

ImageCe vieux briscard me fait parfois suer avec ses remarques, comme si il parlait à un jeune loup alors que j’ai presque deux fois son âge, si ça continue il apprendra à me connaître. J’ai pourtant du respect pour lui et ce qu’il a fait pour To’Ryll, ainsi que pour ce qu’il est, qu’il ne gâche pas tout. En attendant, nous avons appris la présence d’un « ancien » à Gludin. Vu la tronche d’Archi quand on en a parlé, ça risque d’être très compliqué si on lance une chasse contre cette abomination là. On manque de moyens pour les détecter, il va falloir que je trouve une solution pour remédier à ça…

Pour ma part, j’ai décidé de me mettre pour le moment en retrait des évènements principaux, le rôle que j’ai endossé à Gludin atteint ses limites. Il subsiste encore le lien créé avec certains compagnons d’infortune, que j’entretiendrai si il n’y a pas d’autres déconvenues. Dans tous les cas je dois me débarrasser au plus vite de cette entrave que je me suis infligé pour me sentir à nouveau libre.

Elle l’a vu, To’Ryll, que je n’étais plus trop amusé par ce petit jeu et que mes nerfs en patissent. Chose étonnante, elle semble avoir compris qu’elle participait indirectement au frein que je m’impose, surtout par crainte qu’il ne m’arrive quelque chose de dramatique. Elle sait pourtant ce que je suis et ce que je dois faire, je l’avais prévenu. Mais malgré tout, moi aussi je vis quelque chose de tout nouveau car je n’avais jamais eu une telle attache auparavant.

Alors quoi faire ? Ranger les dagues ? Rentrer dans le rang ? Impossible, je deviendrai fou… j’y réfléchirai plus tard. En attendant, Dion retrouvera bientôt ses corbeaux.
Frisson
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CHAPITRE 9 : INTROSPECTION
L’Ancien a frappé le premier, à Gludin, sur la place publique bondée. Une première fois, deux morts et deux blessés. Une seconde fois, Mizuriel aux portes de la mort. Était ce encore une fourberie de la part des dents pointues ? Elle est soit disant redevenue mortelle, nous avons du mal à le croire et nous ne sommes pas les seuls.

Cacophonie ensuite, cafouillages, divergences… beaucoup trop de vent, et de bruit. Elle est a bout, ma petite corneille… je le sens.

Cet ancien a l’air aussi dangereux que ce que disent les légendes, j’ai fait de mon mieux et je l’ai à peine aperçu, et à peine frôlé de ma lame. Sa rapidité, sa force, sa façon de se mouvoir dépassent largement ce que j’ai déjà pu affronter. Sa folie, sa soif semblent également démesurées. Il y aura des pertes, à ce train là. J’ai pris des risques aussi… il aurait pu m’avoir, mais il n’avait pas l’air de vouloir l’affrontement direct.

Nous avons fait appel à Heloise, sachant ce qu’elle est réellement et qu’elle pourrait nous aider. Elle est d’accord, à quelques conditions que nous respecterons, de toute manière c’est l’ancien la priorité, et pour ma part la vie de To’Ryll également. Elle sait des choses, la louve, et nous aussi nous savons des choses. Elle a été franche avec moi quand je lui ai demandé de l’être, alors je ne la trahirai pas… ses informations ont été précieuses. Qu’importe si Gludin ne les obtient pas.

Le général, ou le comte, va trop loin. Finit les beaux discours de réunification, aujourd’hui il impose visiblement sa façon de voir et ses décisions même si le conseil a décidé le contraire. En gros il balaye nos efforts et notre temps investi à leur table. Il se met pas mal de monde à dos, soit il perd les pédales soit il ne voit pas ce qui lui pend au nez… pourquoi devrais je alors lui dire ce que nous savons ? Il perd des informations. Les Fellmere devraient faire attention à leurs paroles et à leurs actes si ils veulent garder des alliés.

En parlant d’alliés, j’ose entrevoir que nous en avons plus que nous le pensions. Mais ils cherchent des réponses autant que nous… travailler ensemble ne fera qu’augmenter nos chances de succès, sur tous les points chauds. J’hésite à dévoiler les corbeaux à certains d’entre eux… l’utilité pour le moment serait limitée. Mais peut être que ? Nous ne pourrons pas indéfiniment rester seuls, ni cachés.

Nous nous suffisons pour le moment à nous même, To’Ryll et moi, mais le danger grossit de jour en jour. Si ils nous arrivaient quoi que ce soit, qui nous chercherait ? Quelques idées de noms en tête, ceux pour qui je partirais moi même à leur recherche si il le fallait… mais aucune certitude.

Doutes, incertitudes, elle est dans une passe où elle est assaillie. To’Ryll s’est confiée, à son tour d’être lassée du petit jeu qu’elle joue à Gludin depuis un certain temps. Peut être que tout simplement nous avons assez des façades de bienséance ? Nous ne sommes pas les seuls vu les derniers échanges houleux dans cette ville…

Mais cette fois c’est différent pour To’Ryll, l’ancien lui fait resurgir des souvenirs douloureux dont elle ne m’avait encore jamais parlé. Je l’ai vu ébranlée, apeurée. Je suis encore plus conforté dans ma détermination vis à vis d’elle, elle a besoin de moi.

C’est nouveau pour tous les deux, aucun de nous n’avait prévu de se rapprocher autant de l’autre. Du jour où je me suis livré entièrement à elle, de mes pensées les plus secrètes à mon passé le plus lointain… mes points faibles, mon prénom, mon nom, mon rang, l’histoire de ma famille au service de la sienne… elle m’a ouvert les bras. Elle m’a aussi ouvert le coeur, sans douleur… elle en fait autant vis à vis de moi et j’ai pu découvrir celle qu’elle était derrière le rempart des Draken qu’elle montrait à tous les autres. Ses sentiments, ses pensées, ses certitudes, ses craintes.

Du vassal protecteur et serviteur, je suis passé amant, aimant...

Nous étions tous les deux persuadés de nos forces, mais étions nous sans faiblesses pour autant ? Aucun de nous n’avait jusqu’à maintenant eu quelque chose à perdre de plus important que sa propre vie. Aujourd’hui c’est différent.

J’ai pris beaucoup trop de risques en fonçant sur l’ancien, ma dague est facile à dissimuler mais est aussi un handicape certain quand je dois approcher un ennemi bien plus puissant que le commun des mortels. Loin de moi l’envie d’éviter l’affrontement, mais si je peux en réchapper en un seul morceau, je prends…

J’ai suivi les conseils d’un vieil ami au plumage clair, dont la rapidité et la précision ne sont plus à prouver. Arbalète, ou arc, les meilleurs choix pour tuer de loin, sans risquer de dommage collatéraux. J’ai déjà l’équipement, il me faut encore me familiariser à nouveau avec de vieilles leçons et d’anciens gestes presque oubliés. Les points visés restent les mêmes, transpercés d’une flèche ou d’une lame, le final le sera également.

Petite pause pour les dagues, et bon moyen d’ajouter une corde à mon arc. Et si j’enduisais les pointes de quelques poisons ? Serait ce seulement efficace contre lui…

Encore des questions, autant se focaliser sur mes certitudes. Aujourd’hui il n’y a plus qu’elle qui compte, peu importe mes codes, mes règles, mon allégeance… je deviendrai aussi égoïste qu’il le faut si c’est nécessaire. Je ferai ce qui doit être fait pour To’Ryll Draken. Plus jamais seul… Nous n’avancerons plus jamais l’un, sans l’autre.
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hrp : changement de classe
Frisson
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CHAPITRE 10 : SEMPER FIDELIS

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« Elrohir, entre mon ami. Tu es toujours le bienvenu... »

« Tu peux m’appeler par mon prénom depuis le temps, je n’ai plus de secret pour toi. »

Frisson regardait un moment l’elfe encapuchonné à ses côtés.

« Tu as raison, Telendil. »

« Peut être qu’un jour je serai assez digne pour t’appeler par le tiens... »

Nouveau silence, le sombre fronçait les sourcils.

« Hm, tu viens pleins de reproches. Je t’écoute. »

« Pas des reproches, des questions sûrement dérangeantes. »

Le sombre invita l’elfe à s’installer plus confortablement, attendant patiemment qu’il commence. Le compère pris place sur un siège en croisant les bras, déterminé.

« Première question, à quel point es tu lié à To’Ryll Draken ? » Fit il, net et cinglant.

« A tel point que je supprimerai tous ceux que ça dérange. » Répondit Frisson sur le même ton.

Les deux compères se fixèrent sans plus de mot pendant un autre silence pesant. L’atmosphère devenait plus lourde à mesure que les minutes passaient.

« Tu as changé, depuis les plaies et notre séparation forcée. Tu n’es plus le même, tu fais dans la dentelle, tu joues le jeu des politiques, de la bienséance et de l’union. » Reprit l’elfe.

« Je sais déjà. Les corbeaux n’ont plus de contrat depuis longtemps à cause de ces plaies. »

« Ils n’en auront pas d’autre tant que tu te contenteras de jouer les gardes du corps. »

Frisson tiquait sévèrement, son « ami » le poussait visiblement dans ses retranchements.

« Qu’est ce que tu veux que je fasse ? Que j’hurle dans tout le territoire libre que nous exécutons des basses besognes pour de l’argent ou des intérêts ? Les corbeaux sont toujours restés en retrait et y ont toujours trouvé leur compte. »

« Plus maintenant, nous n’existons plus que dans les souvenirs ou les histoires des vieillards. »

« Ton jugement est sévère. »

« Tu as largement de quoi reprendre nos activités, en dehors de te salir les mains au grand jour… »

Frisson soupirait longuement, il s’attarda un instant devant une étagère et attrapa une bouteille de vin et deux verres, qu’il remplit ensuite en ayant reprit sa place face à Telendil.

« Je sais, mais je n’en mesure pas l’intérêt. »

L’elfe fronçait les sourcils à son tour, plutôt intrigué par ce qu’il venait d’entendre.

« Plus d’intérêt pour les corbeaux ? Tu as vraiment changé... »

« Non, le monde a changé. Nous n’avons plus l’avantage, les façades sont de bonne augure mais tout le monde se méfie de tout le monde, tous voient déjà l’après des sept plaies, tous fomentent déjà les uns contre les autres ou sont sur le point de le faire. La plupart visent toujours le pouvoir, ils n’ont rien compris... »

« Qu’est ce qu’ils n’ont pas compris ? » Répondit l’elfe en attrapant son verre, un peu plus calme en voyant son ami lui livrer ses pensées.

« Ils n’ont pas compris qu’ils n’ont aucun pouvoir, ils défient les dieux à nouveau… ou ils prient pour arrêter de mourir tout simplement. Écœurant. »

« Et donc tu attends sagement. »

« Ils finiront soit par s’entretuer, soit par subir à nouveau une colère divine. »

« Et les Draken ? »

« Ils sont la famille la plus influente que je connaisse à vénérer Shilen, je ne veux pas qu’ils disparaissent. Vraz a joué finement pour maintenir les barrières avec la folie furieuse d’émancipation de Gludin, mais ils sont pour le coup isolés et sans soutien en cas de gros problème. »

« Le genre de problème qui se propage à l’est ? »

« La grande faim, la peste jaune c’était une épreuve… les tisseuses ne sont pas arrivées à Dion, mais la légion ardente... »

« Tu vénères toi aussi une des responsables de l’état de ce monde. »

Frisson se levait tout à coup, excédé par les remarques de son ami.

« Ca suffit. Tu vas trop loin. » Rétorqua le sombre sur un ton glacial.

Telendil resta silencieux un moment, mais semblait rejoindre l’avis du sombre. Il changea pour un autre sujet dans la conversation.

« Deuxième question, de tous tes surnoms ton préféré a toujours celui ci, alors pourquoi… Frisson ? »

Le sombre faisait tourner le vin dans son verre, pensif un moment, prenant le temps de réfléchir à sa réponse. Étrangement il ne se refusait pas à ce genre d’interrogatoire et jouait le jeu volontiers avec Telendil.

« Qu’est ce qu’un frisson ? Au juste ? Il en existe tellement. Quelques uns sont furtifs et passagers, d’autres imperceptibles et légers, mais certains sont lourds et prolongés… ils nous labourent. »

L’elfe buvait son vin en écoutant, attentif.

« Il en existe un autre pur et calmant, c’est le frisson du dévouement par lequel l’âme est secrètement récompensée. Un frisson gai naît de l’espoir, un frisson grave du devoir, et la peur est le frisson noir de la pensée. »

Le sombre marquait un temps d’arrêt.

« Ils font grelotter sans répit, frisson de vie et de santé, de jeunesse et de liberté. Frisson d’aurore et de beauté et puis… frisson du mal qui mord, frisson du doute et du remord et enfin… Frisson final de la mort. » Il terminait sa phrase en insistant sur les derniers mots.

« Où est passé celui là ? » Reprit Telendil avec une pointe d’ironie.

Frisson prenait une gorgée de vin à son tour, plongé dans ses pensées.

« Troisième question. Jusqu’où iras tu pour ta divinité ? »

« Ma famille vénère Shilen depuis la scission des elfes pâles et des sombres. Ta question est inutile. »

« Vraiment ? Tu n’as pas combattu les tisseuses, ou presque pas. Pensais tu tomber sur son agent divin ? »

Le sombre se contenta d’un regard envers son homonyme, restant silencieux.

« Que feras tu, le jour où tu devras choisir entre Elle et les mortels ? Qui choisiras tu ? Quel camp sera le tiens ? Et surtout, seras tu prêt à assumer entièrement ton choix ? »

Telendil était rude dans le ton employé, mais faisait mouche à chaque parole prononcée.

« Je ferai… ce qui doit être fait. » Répondait Frisson.

L’elfe terminait son verre en le fixant.

« Je ne suis pas le seul à devoir faire ce choix dans le futur, nous verrons, mais beaucoup méritent sa colère. »

« Ta famille est prête à suivre ton choix ? »

« Tu vas encore trop loin. » Soupirait le sombre.

Le corbeau blanc se levait, et vint se flanquer devant son ami, impassible. Ce dernier le fixait, laissant filtrer son incompréhension. L’elfe posa la main sur l’épaule de Frisson.

« Je suis ici en ami, et non en juge. Tu es perdu… tu as peut être passé trop de temps à jouer les spectres sans ton identité véritable. Je viens rappeler à tes sens et à ta raison le pourquoi de ton existence. »

Ils échangèrent longuement dans un regard, où les paroles n’étaient plus nécessaires. Après ce moment, Telendil reprit lentement la parole.

« Qui es tu, Frisson ? »

L’intéressé n’eut pas le temps de répondre, que l’ami venu lui tendre la main rabattait son capuchon et faisait volte face pour s’éloigner.

« Attends… et toi, Elrohir, que feras tu ? »

« Je suis et resterai fidèle au maître qui m’a tout appris. Même si je dois rejoindre Shilen en sa compagnie... » Répondit Telendil en s’éclipsant.

Le sombre regardait partir son confident, ayant la vague impression de s’être retrouvé à la place de l’apprenti pour cette fois. Il se dirigera vers une petite malle et l’ouvrait. D’une couverture à l’apparence touchée par les âges, il extirpa un grimoire aux fines reliures anciennes et soignées. Quelques pages tournées, parmi des noms ancestraux, des formules de décoctions et autres poisons, une page en particulier attira son attention. Il parcourait une à une les lignes sous l’intitulé « Dogmes » puis son regard s’attardait sur une phrase mise en avant, captivé par sa lecture.

« Je suis Sa volonté. Je suis Ses larmes. Je suis Son œuvre… je suis Son arme. »
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Elhiniss
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Re: [Sombre] Frisson

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Re: [Sombre] Frisson

Message par Frisson »

CHAPITRE 11 : LÂCHER PRISE

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Ô rage Ô désespoir,

Mon soleil intérieur est puissant et majestueux,
M'éclaire dans mon environnement ténébreux,
Mon univers, mon territoire sont moins sinueux,
La lune est grande mais le temps est souvent nuageux.

Impossible d'y échapper, mon ombre est toujours là,
Je ne peux l'oublier, elle a un effet malgré moi.
Pour le bien ou le mal, elle étonne parfois,
De nombreuses étapes sont nécessaires au travail sur soi.

De l'âme ou du coeur il ne reste que des souvenirs,
Cette sensation de ne pouvoir que subir et peu prévenir,
Les prochaines souffrances inévitables, injustes on peut le dire.
Puis le silence, l'incompréhension troublent l'esprit, mais pas l'avenir.

Cet autre que je suis sans le savoir,
Projette une étrangeté, un réel pouvoir,
Indispensable peut être mais désagréable quelques soirs,
Où la maîtrise s'efface complètement face au désespoir.

C'est à l'ombre que l'on mesure le soleil. C'est à la fumée que l'on reconnaît le feu.
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Sub : Bladedancer
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