[Métisse Sombre-Humain] Shadrak
Publié : sam. janv. 28, 2023 5:23 pm
I] DESCRIPTION DE PERSONNAGE
Nom : Inconnu.
Prénom : Shadrak.
Surnom : Aucun.
Parents : Père sombre, mère humaine. Identités inconnues.
Titre : Inconnu.
Sexe : Masculin.
Race : Métisse Sombre-Humain.
Langues parlées : Commun, Sombre.
Description physique : De taille moyenne, élancé, le plus souvent en vêtements de tissu assez amples. Le visage plutôt doux, il présente bien malgré une parure quelconque. Il suffit de le regarder pour comprendre qu'il n'est pas adepte des combats au corps à corps. La couleur de sa peau légèrement plus cendrée que les sombres, ainsi que celle de ses yeux aux reflets violets trahissent son métissage. Quand on le côtoie assez longtemps, on peut s'apercevoir que sa constitution semble fragile.
Comportement social : Le plus souvent dans sa bulle, il cherche rarement à s'attirer des problèmes ou alors il a une bonne raison de le faire. Il vit parmi les pauvres pour passer inaperçu et dissimuler ses pouvoirs. S'adapte à tous ceux qui lui parleront.
II] FICHE PERSONNAGE
Type de personnage : Secondaire.
Age : Il paraît 20 ans d'âge humain.
Archétype : Sans.
Métier : Paysan.
Compétences :
- Combat : Nul, zéro.
- Magie : Il se fait passer pour un magicien élémentaire classique, mais il excelle dans l'art de sentir la mort et de relever les cadavres. Il pratique également toutes les facettes de la magie liée à la nécromancie (altération, affaiblissement, manipulation d'énergie vitale). A appris à manipuler les vortex des portails magiques des passeuses grâce à Demetri Fellmere.
Alignement : Loyal neutre.
Maison-famille : Inconnue.
Clan : Aucun.
Situation financière : Suffisante.
Caractère : Introverti.
Type d’éducation reçue : Noble mais n'en fait que peu l'usage.
Pensée politique : Inconnue.
Croyances : Indécis.
Préjugés : A part le fait qu'il préfère dissimuler la vraie nature de sa magie par crainte de représailles, il n'a aucun préjugé sur les races ou les coutumes à proprement parler.
III] HISTOIRE
Quelque part à Goddard, année 1116…
« Encore un peu, tu y es presque. »
Un amas putride d’ossements gisait au sol, remuant légèrement par la magie qui tentait de l’animer.
« Je n’y arriverai pas ! »
« Tu vas y arriver, cesses de douter de tes compétences ! Tu es mon fils, tu l’as dans le sang. »
Au milieu du charnier où ils se tenaient, une humaine à l’allure élégante et fière observait sa progéniture qui déployait toute son énergie à une opération que la plupart qualifiait de contre nature.
Le « jeune » semblait déjà avoir relevé un cadavre, et s’exerçait tant bien que mal à employer sa magie pour en commander un second. Mais malgré tous ses efforts et les encouragements maternel, la fatigue pris le dessus et les deux pantins s’écroulèrent.
La mère plissait les yeux, tandis que le fils soupirait et présentait un épuisement certain .
« Mère, ça fait des heures que j’essaye, je n’en peux plus. Peut on reprendre plus tard ?»
Elle mit un certain temps à répondre, le fixant assez sévèrement mais sans animosité.
« Je suis désolée, mais le temps est un luxe dont nous risquons de manquer d’ici peu. »
Elle joignit le geste à la parole, un seul mouvement de l’index lui suffit pour dresser trois squelettes autour d’eux, prêt à combattre. Le fils observait l’œuvre de sa mère en silence.
« Les dieux sont sortis de leur torpeur, ils sont en colère. »
« Pourquoi maintenant ? » Répondit il.
« Certainement parce que nous avons su nous débrouiller sans eux, ça leur déplaît. Tu dois pouvoir faire face, tu seras peut être traqué toi aussi.. ou haït pour ce que tu es.»
« Pour ma magie ? » Fit Shadrak, l’air songeur.
« Pour ta magie, et aussi parce que tu es mon enfant. Nous sommes de plus en plus mal vus, la colère divine est pour la plupart de notre faute. »
« Tout ce qu’il se trame depuis quelques temps m’inquiète, Mère. Que vas tu faire ? »
« Je vais me battre pour mon foyer et ma famille. Rien n’est plus important. Quant à toi, tu vivras bien plus longtemps que moi, Shadrak, tu me surpasseras...»
Quelque part à aux alentours de Goddard, année 1120…
« Tu dois t’enfuir d’ici ! Vite ! »
C’est la première fois qu’il sentait autant l’inquiétude dans la voix de sa mère, et qu’il la voyait ainsi affolée.
« Je ne te laissera pas ici ! »
Shadrak tentait de se défaire de l’emprise de sa mère, qui lui tenait l’avant bras en courant, lui forçant l’allure.
« Ne sois pas ridicule ! Tu ne peux plus rien faire ici, tu dois rejoindre ton père et le prévenir de ce qui est arrivé ! »
Une marée sombre de corps en décomposition se dressait devant eux, animée par le son lointain de ce qui semblait être une marche funèbre jouée à l’orgue. Il ne fallut que quelques instants et de brèves incantations pour que la mère ouvre un passage dans l’amas de morts vivants qui leur barrait la route. Une fois assez loin ils prirent le temps de souffler un peu.
« Mère ! Tu dois venir avec moi ! »
Il l’implorait littéralement du regard, sentiment qu’elle ne put réprimer par sa rigueur habituelle. Elle l’enlaça sans un mot, à la surprise de Shadrak qui n’y était pas vraiment habitué. Il put sentir en cet instant combien elle était crispée et fébrile. Il put s’apercevoir à quel point, même si elle ne montrait rien, elle était terrorisée.
« Mère, tu ne peux pas rester… les morts ne nous obéissent plus. » Il avait reprit sur un ton plus calme, moins tranchant.
Elle s’écarta un peu, lâchant un sourire à son fils.
« Ce n’est pas eux qui me font le plus peur mais celui qui commande toute cette armée. Je dois rejoindre ceux qui se battent… et même sans « gardien » à mes côtés, j’ai de quoi me défendre... »
Le cri des engeances les rappela aussitôt à l’ordre, leur moment de quiétude touchait presque à sa fin.
« Je n’arriverai pas à te convaincre. » Se résignait Shadrak, l’air maussade.
Elle l’embrassait sur le front avec toute la tendresse d’une mère prête à tout pour son enfant.
« J’ai souvent considéré que les vivants créaient plus de problèmes que les morts, j’ai souvent été plus proches des cadavres que des bons vivants. J’ai fait beaucoup d’erreurs, mais tu m’as redonné foi en la vie. Les deux ont leur importance, n’oublie jamais Shadrak. »
Il la regardait sans tout comprendre, mais il n’arrivait plus à parler. Un mot de plus, et il se trouverait faible face à ses sentiments. Il se devait d’être fort pour cette femme qui était prête à tout pour lui en cet instant.
« Retrouve ton père à Dion. Il a de quoi t’aider à changer de vie, ou à te procurer de quoi assurer ta survie si la situation empire... »
Il inclinait lentement la tête, les engeances approchaient derrière elle.
« Va, mon fils, n’oublie pas ce que tu es. »
Un moment d’hésitation le séparait d’une mort presque certaine, et d’une vie de fuite remplie d’inconnu. Il ne pouvait la décevoir encore, il se détourna donc de celle qui représentait tout ce qu’il avait jusqu’alors connu d’une famille.
Il prit ses jambes à son coup. Au moment où il jetait un dernier regard en arrière, il put apercevoir le regard déterminé et sincère de sa mère, dont les pupilles se chargeaient de la lueur de la magie qu’elle s’apprêtait à déchaîner.
Derrière elle, plusieurs rochers et débris virevoltaient déjà à la simple pensée qu’elle avait en tête de protéger celui qu’elle avait mis au monde. C’est la dernière image de sa mère qu’il put graver en lui…
Quelques temps plus tard, à Dion...
« Père. » Il saluait le sombre assis face à lui.
« Shadrak, ça fait longtemps. Comment vas tu mon garçon ? »
« Autant que possible, sans Mère... »
« Que s’est il passé ? »
Le père marqua un temps d’arrêt pour écouter le récit de son fils, non sans laisser paraître son désarroi. Il reprit après avoir écouté avec attention son enfant.
« C’est une catastrophe ! »
Le sombre soupirait toute son inquiétude et son mécontentement. Il tenta de sauver la face et de rassurer Shadrak au mieux.
« Écoute, si une personne peut s’en sortir là bas, c’est bien ta mère. Les facultés qu’elle a développé l’ont doté de pouvoirs que peu de mortels peuvent espérer posséder un jour. Elle a voulu te mettre à l’abri, et je vais respecter son choix autant que possible. »
« C’est justement à cause de ça qu’elle est en danger aujourd’hui, si j’ai bien compris... »
« Tu l’es peut être également. Goddard a l’habitude des maudits, des magies occultes et de ce qui sort de l’ordinaire. Ici à Dion, le peuple entend rarement parler de ce genre d’évènement, ils sont pour la plupart des paysans… »
« Que dois je comprendre, je ne suis pas le bienvenu ? » Shadrak répondait plus durement à son paternel, qu’il voyait peu voir pas du tout.
Le père fronça les sourcils, mais s’efforça d’être avenant.
« Je ne dis pas ça, je dis juste que tu ne dois pas parler des dons hérités de ta mère, ni même révéler que tu es le fils d’une éveillée. »
« Je suis aussi ton fils, puis je au moins le faire savoir ? »
De nos jours…
« Mon fils… mon cher fils… »
« Où est ce… où est ce que je suis ? »
Shadrak ouvrait les yeux, il reconnaissait cet endroit comme si il l’avait à peine quitté. L’amas de chair putréfiée en mouvement vers Goddard, l’odeur de la mort, le ciel chargé et l’air ambiant intenable.
Il avançait tant bien que mal, à bout de souffle. Peu à peu se dessinaient les traits d’une femme parmi les corps décharnés des morts vivants. Elle était de dos, il approchait sans l’once d’une méfiance.
« Mère, est ce que c’est toi ? »
Arrivé presque à sa hauteur, il entendit à nouveau sa voix.
« Mon fils ? Mon fils… tu es là. »
L’instant d’après son sang se glaçait, lorsqu’il compris que quelque chose de malsain se produisait sous ses yeux. Au moment où la silhouette se tournait vers lui, l’image qu’il avait gardé intacte de sa mère s’amenuisait en une chose immonde qu’il avait eu l’habitude il y a plusieurs années de plier à sa volonté. Elle tendait la main vers lui.
« Tu es venu ... »
Il bondit en arrière, encore pris d’effroi, refusant de croire que la créature sous ses yeux était celle qu’il avait quitté sur le champ de bataille.
« Tu m’as abandonné... » d’une voix changeante.
L’entité changeait encore, les chairs tombant l’une après l’autre pour décomposer un peu plus l’image maternelle qu’il avait en tête.
« Mon fils… où sont tes gardiens ? Tu n’as pas écouté . »
Il écarquillait les yeux, totalement impuissant face à la scène. La créature cadavéreuse devant lui leva la main, déchaînant dans le ciel obscur une quantité de magie à faire pâlir les mages les plus érudits.
« Mon enfant… si tu continues à rejeter ce que tu es, tu finiras par rejoindre ceux que tu refuses de commander ! » reprit l’entité d’un air menaçant, d’une voix d’outre-tombe.
Au moment où elle abattait sa colère sur lui, Shadrak se réveillait au beau milieu de la nuit, le souffle court, en sueur. Au fur et à mesure qu’il reprenait ses esprits, il pouvait s’apercevoir qu’il n’avait pas réellement voyagé, et qu’il était bel et bien dans la chambre miteuse de la petite taverne de Gludin où il résidait depuis quelques temps.
Un autre cauchemar, toujours le même. Il s’effondrait peu après, espérant plus que tout que ce qu’il voyait dans ses rêves n’était qu’un avertissement.
« Je m’en souviens comme si c’était hier. Je n’oublie pas ce que je suis, Mère, mais je ne peux le dévoiler au grand jour pour le moment...»