Bordel... Elle va être chiante cette mission! Bon en même temps un boulot est un boulot!
L'elfe s'étira et observa la cité, juché sur son poste d'observation. Il la repéra enfin... Une sombre qui faisait de nombreux allers et retours entre les champs et la ville avec sa charrette. Les ordres étaient clairs. Très clairs. La paye allait avec.
Il la suivit jusqu'à finir par se montrer. Elle avait un brun de tristesse dans la voix.
Il lui exposa ses directives : cessez l'approvisionnement en vivre qui sabordait l'économie de ses commanditaires. Mais à son grand étonnement elle refusa et lui proposa même de prendre un peu de sa marchandise.
Tient, elle est plutôt marrante cette sombre...
Mais alors qu'ils conversaient et qu'il lui proposait de rejoindre le rang des brigands... elle lui avoua que son chargement était pour Gludio. Il grimaça en tirant la conclusion qui s'imposait : si elle devait menacer l'équilibre fragile de la situation actuelle, elle devait disparaître.
Il banda son arc, la voyant sans défense.
Aller bordel... bute là.!
Sa main trembla avant de se ressaisir, et son regard se renfermer.
Et merde...
Il tira dans sa jambe avec sa précision habituelle, la clouant sur place. Il mit le feu à la marchandise après l'avoir mise en sécurité et s'être assuré que ses jours n'étaient pas comptés. Il lui donna son cheval et quelques pièces pour qu'elle puisse rentrer et se soigner et lui faussa compagnie rapidement.
L'elfe regardait le campement en flammes et ses anciens commanditaires gisant parmi les décombres. Il était à présent sans emploi... mais également libre de ses obligations.
Allait-il reprendre ses activités, changer de voie?
Il se mis à rire.
Tu es un voleur, un simple brigand à présent...
Il regarda au loin vers l'horizon. Ses yeux bleus perçant les nuages, traversant les monts et vallées. Il regardait vers elle... Rune.
Il revoyait la Pluie se mettre à tomber... Leurs peaux fondrent sous la chaleur insoutenable de l'eau... Il serra alors le poing tandis que que la lueur émanait de ses doigts, le Pouvoir affluant dans son corps comme autrefois.
Puis il baissa les yeux. Tournant les talons, il parti plus au sud.
Il trouva alors une petite île isolée sur le lac. Posant son bivouac il espérait trouver auprès de cet endroit le calme nécessaire à sa réflexion. Mais il ne pouvait pas. Sa fureur et sa colère brouillait toujours ses prunelles alors que les larmes tombaient sur l'herbe fraiche. Des larmes froides contrairement à celles qui avaient brisé sa vie.
Dans les jours qui suivirent, il entendit du bruit dans l'eau. L'elfe se leva pour aller voir et sourit. Le monde étaient vraiment devenu minuscule depuis les Plaies.
La sombre était encore là. Elle était accompagnée de deux autres femmes à la peau similaire.
Leurs échanges furent tendus puis de plus en plus courtois.
Il joua, s'amusa et se surpris à sourire pour de vrai.
Je joue à quoi là...
Il finit par prendre congé. Mais avant de se partir, il hésita, se retourna et leur proposa de se réfugier à la cabane si elles en avaient besoin et que Gludin venait à tomber.
Bordel mais je fais quoi là?
Il se détourna d'elles et disparut de leur regard en plongeant dans l'eau froide du lac.
