L2Dynasties

Nom : Edelrick.
Prénom : Tristan.
Surnom : Aucun.
Parents : Père humain Azérian Edelrick, paladin d’Einhasad. Mère elfe Eledhwen Edelrick, prêtresse d’Eva.
Titres : Diacre Einhasadien. Général des armées de Gludin.

Sexe : Masculin.
Race : Métisse Humain-Elfe.
Langues parlées : Commun, Elfe.

Description physique : De grande taille et de carrure guerrière, sa peau plus claire que les humains pure souche et ses oreilles légèrement en pointe démontrent son métissage. Il a les yeux clairs et les cheveux châtains tirant vers le blond, ainsi qu'une belle cicatrice au visage descendant de la droite du nez vers son menton. Tristan porte le plus souvent une armure lourde ainsi qu’un bouclier et une lame ou une masse à la taille, chose étonnante pour un soigneur.

Comportement social : Plutôt avenant au premier abord, il se méfiera néanmoins des personnages douteux. Malgré son âge apparent il semble avoir traversé des moments difficiles et avoir un certain recule sur la vie. Ancien templier au service de l’église Girannaise, son passé lumineux dans les ordres guide toujours la plupart de ses actes. Il œuvre ainsi du mieux qu’il peut aujourd’hui pour aider ses paires, montrant aujourd'hui une haine farouche envers ceux qui provoquent les dieux.

Type de personnage : Principal.
Age : 25 ans en âge humain.
Archétype : Sans.
Métier : Ancien templier ayant reçu une blessure quasi mortelle, il s'est reconvertit en soigneur et traqueur d’abominations en tout genre.
Compétences :
- Combat : Bien qu’il soit équipé comme un gardien, il ne peut plus combattre bien longtemps et encaissera mal les coups. Il semble avoir récupéré une bien meilleure condition physique depuis l'éveil.
- Magie : Magie lumineuse défensive et offensive. Soins, renforts, et tout sort d'attaque en magie sacrée.

Alignement : Loyal neutre. Chaotique bon.
Maison-famille : Edelrick, ancienne vassale des Valanzo.
Clan : Aucun.

Situation financière : Inconnue.
Caractère : Rempli d’une rancune tenace, il n’a pas encore choisi vers qui diriger sa colère entre les dieux ou l’empire. Son caractère en fait les frais et il peut parfois paraître lunatique, surtout dans des situations tendues. Autrement, il fait preuve de sympathie envers ses interlocuteurs et d’empathie envers ses patients. Récemment il a tourné sa colère vers ceux qui provoquent les dieux, qu'il tient pour responsable des fléaux divins.
Type d’éducation reçue : Formation à la chevalerie et éducation religieuse, il connaît les us et coutumes des hautes maisons nobles bien qu’il soit trop humble pour se considérer comme l’un d’entre eux.
Pensée politique : Totalement indécis. Inconnue.

Croyances : Ancien dévoué d’Einhasad, il remet aujourd’hui tout en question suite à l’arrivée des 7 plaies. Dévoué d'Einhasad.
Préjugés : Aucun préjugé sur une quelconque race, il en a surtout pour le ou les coupables qu’il désignera responsables de la presque fin du monde.

Courant de l’année 1122… quelques temps après un assaut de la légion ardente à Giran.

« On va le perdre ! »

La douleur, le sang, le froid. Je me souviens quand cette lame transperça mon armure de part en part, et mon souffle coupé. La douleur de la respiration d’après, le sang coulant de ma bouche, le froid qui suivit... puis les ténèbres.

« Continuez ! Gardez la foi, il n’a pas survécu à ça pour partir ainsi ! »

Quelles sont ces voix ? Où est ce que je suis ? Quelle est cette douce chaleur qui m’envahit ? Je me souviens, la lumière… j’ai du mal à ouvrir les yeux, je ne peux pas bouger sinon la douleur revient. Je…

« Il a sombré, encore ! »

« Cessez de vous perdre en paroles et con-cen-trez vous ! »

Plusieurs jours plus tard…

La douleur est encore présente, mais j’arrive à rester conscient plus de temps. J’ai senti les soigneurs me changer mon bandage au torse, ils ont tenté de me bouger délicatement mais mes gémissements les ont un peu surpris. Ils me croyaient encore évanouit, ça leur a redonné espoir pour mon cas si j’ai bien entendu. Ils se relaient pour soigner ma blessure avec leur magie, je me demande pourquoi tant d’obstination alors qu’Einhasad m’avait jugé. Question pour plus tard, dans mon semi réveil j’ai entendu des paroles déplaisantes...

« Comment se porte t’il ? Est ce qu’il va s’en tirer ? »

« Il vivra, mais il y aura des séquelles irréversibles d’après moi. »

« Des séquelles ? Que voulez vous dire ? »

« Son corps gardera en mémoire le trauma subit, il ne sera plus capable de remplir le rôle qu’il occupait, il ne pourra plus combattre comme il l’a fait. »

« Je vois. » La voix semblait stricte mais décontenancée. « Je vais nommer un nouveau commandant pour ce qu’il reste de son unité. »

Qui… qui venait de décider que je ne pourrais plus combattre ? Je suis vivant ! Je ne peux rien dire, je ne pas crier mon désaccord… la colère réveil la douleur, je sombre à nouveau.

Quelques jours plus tard, encore…

Enfin j’ouvrais les yeux, ma vision troublée s’éclaircissait peu à peu, j’étais à la cathédrale de Giran. Comment ai je quitté le champ de bataille ? Où est la légion ardente ? Je regarde autour de moi, la cathédrale est devenue un hôpital de fortune, les soigneurs et prêtres courent partout. J’entends des frères d’armes pousser leur dernier soupire, je ne peux rien faire. J’entends aussi les cris de détresse des civils, des blessés, de ceux qui tentent de leur venir en aide. Il y a aussi des militaires et des croisés. C’est l’hécatombe… je suis trop faible, je ne peux qu’observer. Cette fois je capte des mots qui me marqueront à jamais…

« Rapport des pertes au front catastrophique ! »

« Que voulez vous dire ? »

« La légion ardente avance ! Il y a des centaines de victimes, dont des haut gradés ! »

« Quelles unités sont impactées ?! »

« Toutes, la plus sévèrement est la division templière. »

Le soldat prononçait les noms des principaux disparus, des familles les plus importantes. Plusieurs noms m’arrachèrent un cri de stupeur puis de douleur.

« Azérian Edelrick, Eledhwen Edelrick, Karina Edelrick ! »

Je ne retins que ces noms… et la rage me permis au prix d’une douleur intense de me redresser malgré les paroles de mes soigneurs. Je ne les ai pas écouté et je me suis dirigé vers les militaires qui parlaient des disparus. J’étais si faible, je devais appuyer contre ma poitrine pour atténuer le mal que je ressentais, mais peu importe mon état je leur faisais face. L’un d’eux me salua pendant que l’autre déviait son regard.

« Commandant ! »

« Ne m’appelez plus commandant.. je ne le suis plus et vous le savez ! OU SONT LES VALANZO ! » Criais je avant de vaciller, rattrapé par un soigneur de justesse.

Les deux soldats se regardaient, pas un n’a voulu me répondre.

« Où est Ascalia ? Répondez ! »

La toux et la douleur qu’elle provoquait eurent aussitôt raison de ma hargne, et c’est toujours vacillant qu’on me raccompagna à ma couche.

« Vous êtes fous, nous avons fait des efforts considérables pour vous sauver, ne gâchez pas tout ! » Fit un soigneur en m’assistant pour m’allonger, que je remerciais d’une simple grimace.

Une nouvelle fois les ténèbres s’emparaient de moi, alors que je ne croyais pas ce que je venais d’entendre. Ma dernière pensée à cet instant était dirigée envers Einhasad et Eva… trahison.

Dans les jours qui suivirent j’ai pu apprendre que c’est grâce à ma mère et ma sœur que je devais ma survie. Elles m’ont évacué du champ de bataille tout en maintenant ma blessure avec leur magie, je leur dois ce qu’il me reste de ma vie…

On m’a raconté la suite également, le pourquoi de ma destitution. Que l’urgence exigeait que des gradés opérationnels soient au front, bien qu’on les envoyait tous au massacre. J’ai repris des forces, et j’ai hurlé mes reproches envers les Valanzo, mais pas un ne vint à ma rencontre. L’église girannaise m’a gardé dans son estime cependant, j’ai pu garder mon titre de Clerc.

Lorsque le temps est venu de fuir, lorsque toutes les forces fidèles à leur maison furent envoyées à une mort certaine et que la ville allait tomber, la retraite fut sonnée. Ils m’ont restitué tous les biens transportables des Edelrick, et m’ont mis avec sur la charrette qui partait vers l’ouest.

Avant de partir, puisqu’ils étaient tous si occupés à sauver leur peau, j’ai rédigé un mot pour Ascalia. Je lui ai signifié que les Edelrick avaient payé leur tribu et qu’ils ne serviraient jusqu’à nouvel ordre plus leur cause. A part un miracle, c’est bien la dernière fois qu’elle verrait le sceau des Edelrick apposé à côté de celui des Valanzo...

Depuis la fin de ma convalescence, j’avais pu constater les ravages que les fléaux des dieux ont causé sur le continent. Sorti du temple de Gludin, où les soigneurs m’ont enfin autorisé le retour à une vie « normale », la vision qui s’est offert à moi était pire que dans mes craintes les plus pessimistes.

La ville était au bord du gouffre, sans nouvelles des autres qui étaient soit rasées soit assiégées, elle devait faire face aux assauts répétés des fourmis et son lot de morts et de blessés, ainsi qu’à une famine plus ou moins maîtrisée.

En plus de la famine, la peste jaune commençait à gagner du terrain même sur ce bout de terre. J’avais décidé d’aider du mieux que mon corps me l’autorisait, et c’est vers le dispensaire que je trouvais ma place du moins temporairement.

Dans ces moments où tous touchaient le fond, j’ai pu rencontrer certaines figures qui refusaient de s’abandonner au sort que les dieux nous réservaient. A cette époque, ma foi en avait pris un sérieux coup. Parmi ceux qui avaient détourné les yeux des divinités, ceux qui n’y croyaient plus, ceux qui les détestaient, ceux qui désiraient leur réserver le même sort que les malheureux disparus, ma colère et mes interrogations se fondaient à merveille.

C’est à cette période que j’ai rencontré Drysha, une jeune elfe à qui la vie n’avait pas fait de cadeau. Ce type de rencontre qui vous change à l’intérieur, qui vous fait relativiser sur votre existence elle même. Elle était perdue, elle avait également trouvé « refuge » au dispensaire, espérant pouvoir se payer de quoi survivre en prodiguant des soins là bas. Elle était innocente, elle payait le prix d’avoir eu à subir une des plus mauvaises facettes des êtres qui pouvaient vivre en ce monde, et les plaies n’arrangeaient rien.

Comment ne pas vouloir la protéger ? Elle fut placée sous ma responsabilité par la directrice, alors que je n’était pas forcément plus doué qu’elle. Mais grâce à ce choix, ce hasard ou peut être même ce coup du destin, j’ai peu à peu réussi à mettre de côté ma rancœur. Elle était comme une étincelle de lumière dans la noirceur, un petit éclat de joie de vivre malgré ce que la vie lui avait fait subir… Le poids du passé apaisé par sa maladresse, sa façon de voir les choses, sa façon d’être.

Il existe des rencontres qui bouleversent, d’autres qui apaisent. J’avais entretenu mon lien avec le temple de Gludin, et proposé mes services en tant que Clerc Einhasadien le temps de trouver des réponses à mes questions sur les dieux et la foi. C’est là que nous avons pu, avec Drysha, faire la connaissance du Haut Diacre Sirin, dévoué à Maphr. La curiosité de ma chère petite elfe la poussait à m’accompagner à chaque fois au temple, elle voulait comprendre mon engagement, et sa présence était une bouffée d’air même pour Sirin qui semblait apprécier sa candeur. Grâce à lui, à ses connaissances, à sa sagesse et à ses conseils avisés, j’ai peu à peu repris foi en la religion que j’étais sur le point de délaisser. Il est devenu pour moi comme un mentor, même si je n’étais affilié à sa divinité, il m’a toujours considéré avec égard et bienveillance.

C’est grâce à ses conseils que nous avons pu retrouver avec l’académie le temple oublié de Maphr. C’est grâce à son lien avec elle que nous avons pu apaiser sa colère, et ainsi faire reculer les fourmis et endiguer la Grande Faim. Au fil du temps nous nous sommes attaché à lui… il était un espoir pour l’avenir face aux plaies, il avait montré la voie à suivre pour adoucir les caprices des dieux.

Et comme ce monde malade ne pourra jamais guérir de la stupidité des êtres maléfiques qui souillent sa terre, il aura suffit d’une infidèle pour mettre un terme à ta vie. Tu ne t’es pas méfié, tu t’es comporté avec bienveillance envers ta meurtrière, comme tu as toujours fait avec chaque être foulant cette terre que tu aimais tant. Elle a profité que tu lui tournais le dos et a frappé lâchement, en un éclair…

Je n’accepte toujours pas…

Je n’ai rien pu faire, même en y mettant tout mon coeur, même en implorant Einhasad, Elle m’a refusé que tu vives encore un peu. Je vois sur ton visage que tu ne m’en veux pas, que tu pars serein… mais moi je m’en veux terriblement.

Point de miracle pour un être qui a voué sa vie à servir sa déesse et son prochain… quelle injustice.

Et alors que le monde autour s’emporte je reste hagard, au sol face à la marre de sang qui s’étend sous ton corps meurtri. On t’emporte mais je reste là et je retrouve le moment le plus éprouvant de ma vie, comme si je le revivais.

Un autre de mes proches, fervent défenseur de la foi envers les dieux, s’est éteint. Je repense à Giran, je revois la légion ardente, la douleur revient… elle s’insinue partout… j’étouffe… je fuis ce lieu, submergé.

Drysha est effondrée, je la serre contre moi dès qu’elle en a besoin. Je la regarde pleurer et je reste près d’elle, sans jamais rien dire pour ne pas raviver le souvenir de cet horrible évènement. Elle souffre, elle sait que c’est mon cas également, mais contrairement à elle je ne parviens pas à extérioriser.

La douleur que j’éprouve s’est peu à peu muée en colère, crispante, grandissante, envahissante. L’expédition contre le maëlstrom des tisseuses ne changera rien, un autre dieu en colère, qu’il faudra soulager en restaurant les préceptes qui lui sont liés. Je suis totalement détaché, même si je m’intéresse aux actes à accomplir, certains ont l’air mieux placés… ils n’ont pas l’air au courant que maître Sirin est mort la veille.

Ils ont tous l’air de s’en foutre royalement, et leur ignorance attise encore plus ma colère. Je repars avec ma bien aimée en gardant tout pour moi, ils ne comprendraient pas…

Je me laisse envahir par des sentiments de haine et de mépris, je me surprends à souhaiter le même sort pour certains d’entre eux, qu’ils souffrent et qu’ils disparaissent, ils ne méritent guère plus de gaspiller l’air qui m’entoure. Cette colère m’anime du matin au soir, je ne peux pas la garder enfouit, il me faut un exutoire…

Nous partons aussitôt pour le temple de Maphr, où à défaut d’y apaiser ma fureur, j’espère pouvoir y faire pénitence de mon échec vis à vis de Sirin. Sur la route tout se bouscule dans ma tête, je n’ai pas su le maintenir en vie pour qu’il puisse être soigné, je n’ai pas su le protéger, j’aurais du être plus attentif, plus rapide…

Et si Drysha avait été visée ? Cette pensée attise encore plus le feu qui me consume, j’étouffe à nouveau, d’autres pensées m’envahissent…

« Il est mort de la main d’une hérétique, ils n’ont pas compris que leur folie était responsable de l’état de ce monde. Ils refusent l’existence et le pouvoir des dieux alors qu’ils sont leur création.»

« Brûle les hérétiques, déchaîne Sa colère, extermine les jusqu’au dernier ! »

« Non! Je ne suis pas un inquisiteur fanatique... »

« Tu verras, quand ça sera le tour de ta bien aimée. »

Le soir de notre arrivée je ne pouvais en supporter davantage, si je ne laissais pas sortir ce qui grondait en moi je deviendrais fou… alors je suis sorti cette nuit là, j’ai crié mon désespoir, et cogné les pauvres arbres qui faisaient office de pantins, j’ai hurlé ma colère au silence et aux ténèbres de la nuit.

Tout ceci aurait pu finir ainsi. Drysha désire plus que tout que je choisisse de partir avec elle loin de tout ce merdier. Elle veut un bateau, elle y trouverait sa liberté, mais elle ne veut pas de cette liberté sans moi… quelle belle déclaration. Et si on partait ensemble ? Je regretterais d’avoir tout abandonné, elle le sait.
On dit que la nuit porte conseil, la mienne m’a apporté des résolutions. Ceux qui sont responsables de cet affront devront payer de leur âme, ceux qui cautionnent devront payer de leur vie.

Ils ne peuvent ignorer les dieux, encore moins continuer à les provoquer.

Les prêtres qui m’ont sauvé de la légion m’ont affirmé qu’Einhasad avait dévié la lame. Je dois savoir si elle me regarde toujours, je dois renouer avec les Valanzo pour avoir des réponses. Je pars pour Dion, me plonger au plus profond des ténèbres pour tenter de parvenir jusqu’à Ascalia, il est temps.

Je dois pouvoir protéger ceux qui le méritent, et si je dois souffrir pour se faire, je devrais l’endurer. Ils sont là, les vampires, ils me guettent et m’attendent…

« Hors de mon chemin, créatures des ténèbres ! »

La lumière me guide et me protège, la douleur de ma poitrine se réveille comme une vieille blessure de guerre. La colère me pousse à avancer malgré la douleur et l’adversité.

Ils paieront leurs affronts, à commencer par cette meurtrière. Les dieux retrouveront leur grandeur d’antan dans ce monde à l’agonie. Et en mon coeur battant, la fureur d’Einhasad brûlera...

Ca a recommencé, c’est fait. La légion ardente a de nouveau frappé… cette fois c’est Dion qui en a fait les frais. Malgré la puissance de leur armée et leur détermination, cet ennemi là a eu raison de leurs défenses.

Je ne pensais pas que les légionnaires profiteraient de notre avancée sur les autres plaies pour gagner du terrain. Ils sont restés un moment à Heine et Giran.

Le simple fait de savoir que mon double était peut être parmi les troupes de l’assaut me fait frémir d’effroi… je ne me sens pas encore prêt à l’affronter une nouvelle fois. Pourtant, j’ai fait une promesse. En tant que dernier survivant de la famille Edelrick, je me dois de venger la mort des miens.

Mais face à eux, tous ont échoué. Même l’académie admet que cette fois nous ne sommes pas de taille, pas dans notre état… certains parlent d’éveil, ils alimentent encore les affronts fait aux dieux. Il faudra pourtant qu’ils acceptent tôt ou tard qu’ils sont tous, autant qu’ils sont, la création d’un dieu.. exceptés les kamaels.

Alors pourquoi vouloir s’entêter à les défier en se détournant de leur regard ?

Pour l’heure, Gludin n’a toujours pas de remplaçant pour maître Sirin. Je n’accepte toujours pas sa disparition, et je préfère fuir dans d’autres occupations mais j’ai le sentiment que si je ne m’en occupe pas il restera dans l’oubli… cher ami, quelle épreuve tu m’infliges…


Gludin, en l’évoquant, elle n’a toujours pas honoré sa parole non plus concernant les templiers qui auraient du être formés suite à la décision unanime du conseil. Ferdrim a récolté des dons énormes, et j’ai rempli ma part de l’accord en finançant les travaux et en ouvrant le funérarium… attendent ils encore un désastre pour agir ?

Les dieux nous ont mis à l’épreuve, et le monde libre s’enlise dans des procédures inutiles sous couvert de finances et de pouvoir, comme si même la fin d’un monde avait un prix aux yeux des « puissants ».

La foi est le seul moyen de mettre un terme aux maux de cette terre, et le nombre de dévoués toutes religions confondues est encore bien faible. Je dois progresser, j’ai déjà une piste grâce à Ascalia, il faudra que je retourne la voir pour qu’elle m’éclaire un peu plus. En attendant, ma magie servira à galvaniser les troupes et mes compagnons d’infortune au combat, ils pourront ainsi bénéficier des bénédictions d’Einhasad.

Mère créatrice, beaucoup se détournent de ta voix.. ils pensent certainement que la lumière est signe de faiblesse, qu’elle est destinée à rassurer ceux qui en ont besoin. Ils ne comprennent pas, les ténèbres sont si faciles d’accès.. contrairement à la clarté, ils ne voient pas qu’une simple étincelle suffit à rompre l’obscurité. Tu dois te sentir bien seule… sans tes fidèles.

Je serai ton glaive, je serai ta voix… je véhiculerai ta lumière divine, quitte à brûler les infidèles qui ne méritent pas ta miséricorde. Je serai ta colère, j’accomplirai ta volonté.

Les temples scanderont encore ton nom, Einhasad, et se rempliront de tes fervents gardiens et prêtres, et de tes plus fidèles dévoués.

La Foi fait la loi.

Ce n’était qu’une légende, à l’état de simple conte. Mais face à la puissance de la légion ardente, tout espoir était permis. Même l’archidiacresse n’en avait entendu que des histoires avant de me confirmer que son prédécesseur était éveillé d’Einhasad.

Lorsque j’ai pu assister aux prémices de l’appel d’Eva pour ses dévoués, j’ai ressenti au plus profond de moi quelque chose de nouveau, une voix, non… c’était plus comme un instinct, une sensation peu à peu envahissante qui m’attirait au large des côtes Gludinoises.

A ce moment nous n’avions aucune idée de ce qui pouvait encore se trouver à côté de l’île des Ertheias. La découverte fut troublante.

Le bastion de la lumière Einhasadienne, intact, préservé du temps et du malheur des plaies divines. Einhasad m’avait guidé en ce lieu où la lumière ne pouvait vaciller. Je savais déjà qu’une épreuve de taille m’attendrait si j’allais plus loin, mais n’était ce pas mon but premier depuis un certain temps ? M’élever plus près d’Elle, lui montrer que nous pouvions encore mériter sa miséricorde, son pardon. Tous les êtres qui foulaient ces terres n’avaient pas détourné les yeux des dieux… mais Einhasad était bafouée, Elle, Mère de toute chose. Qui regarde encore vers la lumière ? L’obscurité est plus facile d’accès.

Néanmoins, dans sa grande bonté, elle cherchait aussi à éveiller ceux qui pourraient représenter ses valeurs et répandre la lumière autour d’eux. Elle m’a choisit pour l’épreuve, j’ai accepté en sachant que ce serait peut être un aller simple, mais j’étais serein.

L’épreuve de Drysha était liée à Sirin, elle l’avait revu et avait été marquée par cette expérience. J’étais préparé à quelque chose de similaire, mais je ne m’attendais pas à faire face à celle qui l’avait supprimé.

La colère qui m’envahit sur l’instant était aussi grande que mon impuissance face à elle, éveillée contre les dieux. Elle représentait tout ce que je déteste en ce bas monde, le rebus de l’humanité, trop sure d’elle, égocentrique, avide, cupide, elle se voyait supérieure et intouchable, irréprochable, pensant pouvoir défaire les dieux. Elle avait supprimé un diacre sans défense qui ne cherchait qu’à faire le bien autour de lui, elle avait tué l’espoir de Gludin face aux fourmis, elle m’avait pris celui grâce à qui j’avais retrouvé le chemin de la foi.

Que pouvais je faire dans mon état actuel ? Je ne pouvais même plus tenir un bouclier bien longtemps, j’étais réduis à soigner mes compagnons… faible et inutile en cet instant. Elle jouait avec moi, cherchant à insinuer la peur de l’échec. J’ai tenté d’éviter le plus de ses coups. Fuir ? Peut être l’espace d’un instant… mais elle n’attendait que ça, impossible.

J’ai alors supplié, faisant le vide dans mon esprit, je me suis tourné vers Einhasad et l’ai imploré de m’accorder la force de punir celle qui méritait ce châtiment. Cette fois la voix était claire et nette, et malgré ses mises en garde sur l’implication d’un tel don et des devoirs qui seraient les miens… j’ai accepté, j’avais déjà accepté que Sa colère et Son jugement soient rendus contre tous ceux qui l’ont offensé.

Un intense flash engloba ma main droite et ma lame, Einhasad guidait alors mon bras contre celle qui avait commis l’impensable. Je tranchais la coupable avec une volonté sans faille, juge impartial de la faute commise qui ne pouvait être absoute que par la mort. Que son âme soit purifiée de toute haine, de toute souffrance, qu’elle puisse enfin voir la vérité au creux de la lumière créatrice.

Au moment où le tranchant s’abattait sur elle, l’illusion cessa et l’envoyée d’Einhasad m’apparut sous sa vraie forme. L'assassin n’était guère plus qu’une image, ma déception était perceptible mais mon épreuve était réussie. L’ange m’invita à continuer, à poursuivre ceux qui devaient être jugés, à protéger ceux qui étaient sans défenses, ceux aussi qui risquaient leurs vies pour les autres. L'équilibre du monde était rompu et devait être restauré.

Ainsi la meurtrière courrait toujours, mais je pourrais rivaliser avec elle le jour où elle se tiendrait à nouveau face à moi. Mère m’avait accordé sa confiance, je ne la décevrai jamais.

Cet évènement remonte à quelques temps… mais aujourd’hui Einhasad reste toujours bafouée...