Je me réveille complètement perdue dans un immense lit. J'entend du bois grincer, mon corps tangue. Je suis sur un navire, mais la pièce ou je suis ne semble rien à voir avec une cabine de bateau. Je me lève de ce lit, et détaille la pièce. Ou suis-je ? Je suis surprise en voyant celle-ci. Il s’agit d’une grande cabine, voir même, d’une véritable pièce à vivre. Il y a un grand bureau rempli de parchemins et une grande chaise rouge, des bibliothèques remplie de livres, des cartes un peu partout. Je parcoure la pièce doucement, et voit un peu plus au fond de la pièce, ce grand lit rouge foncé, une grande bassine qui sert certainement de bain, le tout caché par un grand paravent fixé au sol. Une fois la visite finie, je me dirige vers la sortie et au moment où je m'apprête à sortir, je tombe nez à nez avec lui, Samuel.
Je reste sur place, alors que lui s’avance vers moi. Chaque pas résonne sur ce parquet grinçant, la démarche assez sur de lui. Je recule, mon regard dans le siens, pas après pas. Mon cœur palpite de perplexitude, d'un sentiment étrange. Le regard de Samuel exprime clairement le désir. Quant à moi, mon regard exprime une très grande peur. Je continue de reculer, jusqu'à ce que l'un de mes pieds se cogne contre le bureau. Je m'arrête, coincée entre ce bureau et Samuel. J'était dans sa cabine à lui, et un long moment de silence pris place. Je croise les mains à ma poitrine, les doigts entrecroisés entre eux. Je baisse la tête et reste silencieuse.
Samuel s'approche au plus près de moi, remonte mon visage avec l'aide d'un doigt, et me regarde dans les yeux.
Samuel - "Suna, fille de Nezuriah ? C’est bien comme ça que tu t'appelle ?"
Je secoue la tête afin de détacher sa main de mon menton, je fuis son regard baisse la tête de nouveau.
Samuel- "Regarde-moi !" Ordonne t-il assez fortement, ce qui me fait sursauter. Je lève doucement le visage, son regard de nouveau dans le mien.
Samuel- "C'est bien ainsi que tu t’appelle ?"
Suna -"Oui ... " dis-je de ma petite voix apeurée.
Samuel - "Tu as quel âge ?"
Il se déplace pour s’asseoir sur le bureau, à coté de moi. Me voyant apeurée, il essaye étrangement, et comme il peut, de me rassurer. Je lui répond alors.
Suna - "240 ans... " Dis-je en soupirant, comme légèrement soulagée de ne plus le voir face à moi.
Samuel - "240ans …" Dit-il en suspend...
Il se relève du bureau et se dirige vers une petite commode à notre droite, ou y est déposé plusieurs bouteilles, il se sert un verre de rhum et dit de sa grosse voix.
Samuel - "Je ne te voyais pas si vieille... La pièce te plaît ? C’était celle du capitaine quelques nuits auparavant encore. Il nous à quitter, la Légion l'a tué... Et m'a donc rendu un grand service... " Dit-il d'un rire assez amusé du sort de l'ancien capitaine.
Samuel - "Donc tu tombes bien! Je serais nommé capitaine de ce navire cette nuit. Cette pièce deviendra la nôtre."
Il rit assez fortement en buvant son verre d’une traite. Je reste figée sur place, les yeux rond, je suis sous le choc. Je me tourne vers lui et crie:
Suna - "Cette pièce ne me plaît pas du tout ! Laissez moi partir ! Je veux quitter ce navire et revenir sur la terre ! "
Il se met a rire largement.
Samuel - "Les terres... Les TERRES ? Je crains t'avoir assommée un peu trop fort, il n'y a plus de terre ! Regarde par toi même au hublot de la cabine, tu veras..."
Je me décolle du bureau pour me précipiter vers le hublot, et j'écarquille les yeux, horrifiés. Heine, si grande et si belle, en feu. Du moins, c'est ce que je voyais de la ou j'étais. Samuel claqua son verre sur la commode, ce qui me fait sursauter de nouveau, puis il s’approche de moi. Il me regarde un long moment avant d’attraper un de mes bras pour me décoller du hublot et me rapprocher de lui. De son autre main il attrapa mon visage, pressant mes joues pour me forcer à lui faire face. Il glisse son visage le long du mien, et viens murmurer à mes oreilles ou je sens son souffle chaud et les vapeurs de rhums.
Samuel - "Il n'y à plus de Heine... Je t'ai sauvée, tu m’appartiens maintenant Suna. Tu es mienne."
Je ferme les yeux, des larmes coulent. Un instant mon esprit se perd dans le passé. Je repense à ce jour ou ces sois-disant amis ont voulut me faire du mal. J'ai ce même ressenti, j'ai cette même peur. Oh Kalianor, sauve moi de nouveau... je t'en supplie...
Samuel - "Ouvre les yeux quand ton capitaine te parle Suna !"
J'ouvre les yeux et sors de mes songes, puis le regarde dans les yeux avant de reprendre.
Suna - "Je ne serais jamais à toi ! Jamais tu m'entends !"
Je le repousse vivement en le poussant de mes mains. Il recule sans résistance, et se met à rire.
Samuel - "Tu veux dormir sur le pont ? Te faire partager avec certains membres de l’équipage ? Ou même tout l'équipage ? C’est ça que tu veux ?"
Il revient, et me saisi à nouveau la mâchoire et presse mes joues
Samuel - "C'est VRAI-MENT ça - que - tu - veux ?"
Son regard est sombre, déterminé. Il me fait peur... C’est effrayée, les joues pressées, que j'essaye simplement de faire non de la tête.
Samuel - "Alors, tant que tu m’appartiens, considères-toi comme en sécurité."
Il me lâche, et sort de la cabine. Ce soir la, j'étais certes en sécurité, mais je n'étais plus moi. Ma vie, mon corps, ne m'appartenaient plus... J'étais sa proie, son oiseau en cage, son jouet.